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Goulven

Pierre emile barthelemy naufrage sur la cote bretonne 1851

Le Pays Pagan

Le 04/12/2017

      Voici ce qu'écrivait le Chevalier de Fréminville en 1832 sur les habitants du Pays Pagan :          

      Il reste en Bretagne, et particulièrement dans le nord du Léon, entre Plouguerneau et Plounéour-Trez, des hommes qui ont conservé la rudesse de leurs ancêtres celtes. L’antique férocité de mœurs des habitants de ce territoire qu’on nomme le Pays Pagan (c’est-à-dire païen) n'est point encore adoucie, elle est empreinte même dans leurs traits. L'habitant de ces côtes redoutables est de haute stature, basané, sec et nerveux ; il marche jambes et pieds nus, un bâton noueux à la main ; ses traits farouches et menaçants semblent défier l'étranger qui le rencontre. Sa figure hâve, son front sillonné de rides que la fatigue et l'inclémence du climat y ont tracés avant le temps, est ombragé d'une forêt de cheveux longs, flottant en désordre et que ne contient pas le petit bonnet bleu et plat placé au sommet de sa tête. Ses yeux creux brillent d'un feu sombre, ils se fixent avec avidité sur la voile qui paraît à l'horizon. Si les signes d'une tempête prochaine menacent de jeter ce vaisseau sur les écueils qui hérissent ces rivages, la joie se peint sur le visage du cruel paysan de Plounéour, elle éclaircit un instant sa physionomie sauvage, comme un éclair sinistre brille au milieu de ces nuages noirs dont les flancs recèlent la foudre. Il réunit ses parents, appelle ses amis, ses voisins, tous courent sur la grève en poussant des hurlements barbares ; armés de bâtons, de crocs et de fourches, ils attendent les débris du naufrage. Si les infortunés navigateurs, dont le navire vient de se fracasser, parviennent en luttant contre la mort à atteindre ce rivage fatal, ils sont à l'instant même dépouillés et massacrés inhumainement par ces Celtes féroces et indomptables. (Antiquités de Bretagne, Finistère. Brest 1832)