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place du féminin

Marie de france

Ecriture inclusive

Le 24/05/2018

   Maintenant que la polémique s’est (provisoirement) assoupie, grâce à Johnny Halliday et au Prince Harry, nous pourrons peut-être, parler plus sereinement de la fameuse écriture inclusive.

    Qu’est-ce que c’est ? Cette manière d’écrire consiste à inclure le féminin, entrecoupé de points milieu [·] dans les noms pour le rendre visible. On écrira par exemple : agriculteur· rice·s, ou artisan· e·s, etc…  M. Mélanchon, toujours à la pointe du progrès, écrit : sindicat·e·s. Les adjectifs et pronoms n’échappent pas à la règle : ils·elle·s, celui·elle, ceux·elles, du·de la, etc.

    Mais ce n’est pas tout, pour les déterminants l’ordre alphabétique intervient, on écrira : la·le journaliste, à la·au maire, de la·du fonctionnaire, etc. Ordre alphabétique aussi pour une énumération des termes d’un groupe. Exemple : enfants, femmes, hommes. Cela dans le but de ne pas mettre systématiquement le féminin en premier par galanterie (la honte si un masculin vous cède sa place)

    Et plus encore : l’écriture inclusive préconise l’accord de proximité. Exemple : les hommes et les femmes sont belles, mais si on applique la règle précédente (l’ordre alphabétique), on écrira les femmes et les hommes sont beaux. L’accord de proximité tombé en désuétude depuis le Moyen âge, quand le français vagissait dans ses langes, ne semble pas être un progrès pour le féminisme en fin de compte.

    L’orthographe, pour moi qui écris, est une obsession permanente due sans doute à la jambe de bois de mon maître à l’école primaire. Comme elle l’orthographe est raide, injuste, peu pratique, irréfragable et la déréliction qui me prend en face d’un mot indécis, est comparable à la solitude du dompteur dans sa cage. Alors l’écriture inclusive ne fera qu’ajouter des clous à ma croix. Des clous en forme de point milieu.

   Pourquoi l’écriture inclusive ? On l’a dit, pour rendre plus visible le genre féminin. Y aurait-il dans le maquis de la langue, une guérilla entre le féminin et le masculin ? Des guerrières rampant dans les broussailles, se lancent à l’assaut des fermes isolées où l’Académie tient ses séances secrètes et élève des cochons. Les porcs s’enfuient au vacarme de la bataille. Ils s’avoueront bientôt vaincus et viendront lécher la main de qui veut leur mort. Chefs de parti, extrémistes de gauche, populistes, chefs d’entreprise et lèche-bottes de tous horizons, viendront en chemise, cravate au cou, demander pardon de n’avoir pas compris plus tôt qui était le plus fort.          

    « Celui qui dicte les termes du débat, domine les débats » (Michel Foucault, ou un autre structuraliste avec une queue et une tête). La novlangue est indispensable aux tyrans. En politique les termes sont manipulés sans scrupule. Plus c’est gros mieux ça passe. Les Nazis : « Action Erntefest » (opération festival de la récolte) pour l’élimination des Juifs de Pologne, « Groß Lüge » (grand mensonge) technique de propagande produisant les plus gros mensonges possibles pour que personne ne puisse douter qu’ils soient vrais. Les Communistes quant à eux, actualisent les termes usés : prolétaire se dit travailleur, le Lupemproletariat (prolétaires en haillons) devient les pauvres tout simplement, les bourgeois sont les riches, les capitalistes des patrons et la révolution n’est plus qu’une transformation sociale. On peut multiplier les exemples, jusqu’au nom des pays : Républiques démocratiques de tout poil (on vient d’inventer le terme démocrature plus approprié pour les démocraties-dictatures), le Burkina Faso pays des hommes intègres (morts sans doute), le Pakistan pays des purs, le Salvador qui aurait grand besoin d’un sauveur, etc.

   On le voit, les oppresseurs manipulent le langage bien plus facilement que les opprimés. A-t-on traduit la bible en verlan ? Je serais curieux d’entendre la lecture d’un lai de Marie de France réécrit en écriture inclusive. Ne dit-elle pas :

                    « Tels purchace le mal d’altrui,                   « Tel qui dénonce le mal d’autrui,

                     Dunt tuz li mals revert sur lui. »               Voit tout le mal se retourner contre lui. »