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Platon

Caverne de platon

La caverne élyséenne

Le 14/02/2022

Emmanuel Macron a affirmé publiquement : « Je crois profondément qu’il peut exister des continuités entre Dieu et la science. » Cette énormité, dite sans doute spontanément, à l’inverse de certaines déclarations longuement méditées avec ses communicants et destinées à faire le buzz, est passée presque inaperçue dans la logorrhée générale. Elle a pourtant une grande importance.

C’est d’abord un non-sens évident. Il ne peut y avoir de continuité entre deux choses aussi opposées (c’est-à-dire un passage progressif de l’une à l’autre). La science est fondée sur la connaissance, Dieu n’existe que par la foi. Et la foi n’est fondée que sur l’opinion, qui elle ne repose sur rien de scientifique. Par exemple, les opinions politiques, en général, sont fondées sur la conjonction de points-de-vues, tous aussi peu étayés que la cueillette du gui chez les Gaulois.

Platon l’explique dans l’allégorie de la caverne. Des hommes sont enchaînés au fond d’une grotte depuis leur naissance. Ils ne perçoivent du monde, que les ombres portées sur les parois par les évènements extérieurs, qu’un feu allumé à l’entrée de la grotte leur projette. Ils se font ainsi une image de l’univers qu’ils croient réelle puisqu’ils la voient. Qu’un homme vienne à les visiter et leur expliquer le monde tel qu’il est, ils ne peuvent le croire. L’un a la connaissance, les autres ont l’opinion, l’ombre des choses. La science contre l’apparence. Comment pourrait-il y avoir continuité entre les deux ? La réalité virtuelle serait une version moderne de la caverne de Platon, espérons qu’elle ne devienne pas un outil de gouvernance. 

La religion relie l’homme à Dieu. Elle s’appuie sur des textes anciens et des faits miraculeux. On sait combien les références religieuses s’opposent à la science. Beaucoup d’hommes ont risqué leur vie et l’ont parfois perdue, pour avoir voulu enseigner la vérité contre elles. Socrate, accusé de détourner les jeunes de la religion, Giordano Bruno qui croyait en la pluralité des mondes, Copernic qui attend d’être mourant pour publier son livre Des révolutions des orbes célestes, Galilée : « et pourtant elle tourne ! » et bien d’autres. Il est vrai que plus nombreux encore, sont ceux qui sont morts pour leur foi.

Mais Emmanuel Macron (Emmanuel signifie Dieu est avec nous et désigne le Messie) croit-il en Dieu ? N’a-t-il pas prononcé cette phrase tout simplement pour rassurer les croyants qui se sentent constamment attaqués par la laïcité à la française ? Vous pouvez voter pour moi, je crois en même temps à Dieu et au progrès scientifique. Mais ce n’est pas ce qu’il a dit. Le président n’a pas, comme Mitterrand accès à la transcendance (je peux me tromper). Il ne croit pas aux forces de l’esprit (qui n’ont pas de compte en banque). Peut-être est-il trop loin de la mort pour cela ?

Et les savants ne négocient pas avec Dieu. Copernic était chanoine, n’est-ce pas l’abbé Lemaître qui a inventé le Big-Bang en contradiction flagrante avec la bible ? Quant aux pseudo-scientifiques (le dernier est de la puissante et catholique famille Boloré) qui tentent de nous faire croire à l’intelligent desing américain (Dieu a tout prévu dès le début, ce qui explique l’évolution par exemple et renvoie Adam et Ève au vestiaire des ancêtres), ils ajoutent une croyance supplémentaire complètement inutile à la religion. On ne peut pas prouver scientifiquement l’existence de Dieu (pas plus que le contraire).

Notre président de la République, du fond de sa caverne élyséenne (il en sort souvent mais il l’emporte avec lui dans ses déplacements), croit voir le ciel. Pense-t-il aussi que le ciel le regarde ? Je le lui souhaite (pour la France) !