Il y a 226 ans, le matin du 25 février 1793, Marat fait paraître l’article suivant : « On ne doit pas trouver étrange que le peuple, poussé au désespoir, se fasse lui-même justice… Le pillage de quelques magasins, à la porte desquels on pendrait les accapareurs, mettrait bientôt fin à ces malversations.»
Le même jour, les épiceries sont envahies par les ménagères, ravies du conseil, qui se servent à leur gré, de sucre et de savon. À la Commune de Paris, Jacques Roux déclare : « Je pense au surplus, que les épiciers n’ont fait que restituer au peuple ce qu’ils lui faisait payer trop cher depuis longtemps. La journée eût été plus belle encore s’il y avait eu quelques têtes coupées. »
Le soir, au club des Jacobins, Robespierre stigmatise le mouvement qu’il affirme contre-révolutionnaire : « Le peuple doit se lever, non pour recueillir du sucre, mais pour terrasser les brigands… De chétives marchandises doivent-elles l’occuper ?... Nos adversaires veulent effrayer tout ce qui a quelque propriété. »
Il n’y a rien de changé. Les pauvres veulent améliorer leur quotidien et les autres cherchent à les manipuler pour de grandes (ou terribles) causes.