<!-- Google tag (gtag.js) --> <script async src="https://www.googletagmanager.com/gtag/js?id=G-RV5MDRFCJP"></script> <script> window.dataLayer = window.dataLayer || []; function gtag(){dataLayer.push(arguments);} gtag('js', new Date()); gtag('config', 'G-RV5MDRFCJP'); </script>

 

Comportement des ouvriers de l'arsenal pendant l'occupation

Une affaire de Klingérite

Le 28/12/2025 0

Une affaire de klingérite

Pendant la guerre, au chantier N à Laninon (Arsenal de Brest), nous avions construit une cabane secrète pour se reposer de ne rien faire, jouer aux cartes ou simplement nous cacher. Les parois de ce réduit  étaient entièrement tapissées de plaques de klingérite. Les Allemands étaient toujours à la recherche de cette matière devenue rare comme le cuivre (la klingérite sert à confectionner des joints résistant aux hautes températures à forte pression, elle est constituée d’amiante caoutchoutée, plus ou moins armée de fils de cuivre). Ils en avaient besoin pour réparer leurs navires de combat à vapeur. La pénurie était pressante, elle aurait conduit au poteau tout ouvrier coupable de détournement ou de gaspillage. Sabotage !

Le risque valait bien le plaisir de voir les Allemands chercher partout ce qu’ils avaient en quantité sous leur nez. Les bombardements se succédaient. A l’alerte, toutes les catégories de personnels, cadres et ouvriers, petits et gros, hommes et femmes, grands, maigres, français, allemands, se précipitaient aux abris, les tunnels creusés dans la falaise. Pas de fainéants. Des records du cent mètres furent battus et rebattus sans fierté particulière par les plus inaptes à la course. Parfois la sirène retentissait à peine que les bombes tombaient déjà.

Alerte ! Ça dégringole de partout. Une bombe tombe entre la falaise et la ligne du petit train. La cabane secrète était là. Démantibulée par l’explosion. On découvre, émergeant de la fumée, quatre joueurs de cartes, toujours assis à leur table, en plein vent au milieu des plaques de klingérite étalées autour d’eux. L’héroïsme des ouvriers du port n’est pas à démontrer. Ils terminèrent leur partie avant de se laisser conduire à l’hôpital.

Les Allemands récupérèrent la klingérite morceau par morceau, tout heureux de pouvoir continuer la guerre à toute vapeur. Les gars n’ont pas été fusillés, les Allemands ne fusillaient pas les joueurs de belote.

 

 

 
Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire

Anti-spam