<!-- Google tag (gtag.js) --> <script async src="https://www.googletagmanager.com/gtag/js?id=G-RV5MDRFCJP"></script> <script> window.dataLayer = window.dataLayer || []; function gtag(){dataLayer.push(arguments);} gtag('js', new Date()); gtag('config', 'G-RV5MDRFCJP'); </script>

 

anges

Ange

Mon Miraj

Le 21/05/2022

La nuit dernière je suis monté au ciel, après avoir découvert le voyage nocturne de Mahomet, le Miraj. Je connais le chemin car j’ai longtemps vécu au Baradozic (le petit paradis). Un garde-républicain en grande tenue me portait sur son dos. J’étais un peu gêné par la poignée de son sabre qui me rentrait dans les fesses mais le militaire ne voulait pas se séparer de son arme.

Nous franchissons d’abord une porte monumentale gardée par des anges bleus. Un désert de graviers blancs éblouissant nous sépare d’un palais merveilleux, orné de toutes parts de statues, d’incrustations de pierres semi-précieuses, de pilastres et de colonnes doriques, ioniques ou corinthiennes. Des coupoles couvertes de zinc noir et d’or brillent au soleil, quatre minarets de marbre s’élancent vers le ciel et des dômes ornés de céramiques multicolores, ajoutent une fraîche fantaisie dans tout ce luxe architectural. Devant une large porte de cristal, le garde me dépose sur le tapis rouge qui couvre les marches. Il n’a pas le droit d’aller plus loin. La porte coulisse silencieusement. J’entre hardiment.

Un ange aux ailes noires avec une queue de pie, le poitrail barré par une chaine d’or, me demande ce que je veux en s’inclinant. Je dis que je souhaite voir le chef de la hiérarchie humaine. C’est légitime me répond-il. Je vais vous annoncer à GABRIEL. Il me fait entrer dans une sorte de boîte et l’instant d’après, je me trouve devant une porte monumentale qui s’ouvre à deux battants.

Je me trouve devant l’ange GABRIEL. Il est assis sur un trône qui représente la lune. Ses ailes étendues sont l’une de lumière, l’autre d’ombre rougeâtre comme les pattes des paons. Il tient un smartphone dans une main, une lampe-torche dans l’autre. Derrière lui se déroule comme un film, les images apocalyptiques de la destruction de Sodome et Gomorrhe. Il me dit :

– Je sais que tu veux chasser le mal du monde sublunaire. Ce n’est pas ma mission, je ne peux qu’annoncer la parole de Dieu. Va voir l’archange MIKAËL, le prince des anges t’aidera peut-être.

Je suis transporté aussitôt sur une planète étrange où les pierres flottent sur l’eau, je comprends qu’il s’agit de Mercure. La chaleur est suffocante. Apparaît alors l’archange gigantesque. Il porte une lance, une cuirasse et des cnémides dorées. Il me dit :

– Je ne peux rien pour toi, tes intentions sont bonnes mais je ne commande qu’aux anges. Je chasse SATAN du ciel, c’est aux hommes de lutter contre lui sur la terre. Va voir HANIEL chef des Principautés, il a pouvoir de commandement. Sa force peut t’aider.

Après un court voyage dans les nuées je rencontre HANIEL. Je le reconnais à son allure martiale. Un diadème de plumes multicolore couronne sa tête et son buste est paré d’un pare-flèche cousu de laine rouge. Autour de lui des femmes sublimes, comme venues de Vénus, sortent de la mer, nues, seulement parées de leurs abondantes chevelures rousses. Il me dit :

– Tu n’obtiendras rien ici. Je commande à la troisième sphère qui n’est chargée que du courrier de Dieu. Il te faut remonter dans la hiérarchie des anges pour trouver plus de pouvoir. Veux-tu affronter la deuxième sphère ?

Je n’ai pas le temps de répondre que je me trouve dans une vaste salle violemment illuminée. Un ange est assis sur un trône de bois sculpté. Mais la lumière est si intense que je ne distingue pas son visage. Ses pieds reposent sur une planche à clous de fakir. Ses bras s’appuient sur les accoudoirs du siège. Il tient dans sa main gauche un livre et dans sa main droite une seringue. Il me dit :

– Je suis RAPHAËL. Mon symbole est le soleil et j’inspire les Vertus. Ainsi chacun sait ce qu’il devrait faire et que pourtant il ne fait pas. Toi par exemple que fais-tu au ciel ? As-tu les vertus ardentes nécessaires ? Le courage et la force pour les exercer ? Vas voir CAMAËL, il te dira peut-être comment les trouver.

J’ai compris qu’il est inutile de répondre. Je me retrouve sur Mars, assis sur le rover Curiosity. Les vallonnements rouges qui m’entourent évoquent le sang des guerriers, les bouleversements de la guerre, les destructions aveugles. CAMAËL me survole. Ses ailes de feu avec un flap flap d’hélicoptère, agitent des globules de fumées noires venues de combats invisibles et silencieux. Il me dit :

– Je suis les Puissances. Ainsi se nomment les nations souveraines qui font valoir leurs intérêts, qu’elles croient vitaux, par la guerre. Je n’ai le pouvoir que de tuer et de détruire, sans jamais faire gagner l’un ou l’autre des belligérants. Tous sont vaincus car la mort est leur plus petit commun multiple (PPCM). Vas plutôt voir ZADKIEL.

Une porte circulaire genre coffre-fort de banque s’ouvre lentement. J’entre dans une tour dont je ne vois pas le sommet tant elle est haute. Un escalier à vis tourne à gauche. Je monte jusqu’à l’épuisement. Au sommet je regarde autour de moi. Je ne comprends pas tout de suite. Un visage de femme me fait face. Elle est aussi grande que la tour. Casquée, cuirassée, l’épée au côté. D’une voix exagérément  grave (à cause de sa taille sans doute) elle me dit :

– Je suis ZADKIEL, Dominations et Seigneuries. Jupiter est mon fils. Je sais ce que tu veux mais ça ne m’intéresse pas. Je suis au-dessus de ces basses préoccupations du bien et du mal. Tu as fait le tour de la deuxième sphère. Si tu veux accéder à la première, prépare-toi à souffrir. Et pour voir Dieu, il faut mourir.

La peur me saisit. Dans le noir, je vois tourner d’immenses roues embrasées (elles sont si grandes que je ne peux les voir en entier). Des yeux sur la jante me regardent au passage. Leur regard fixe de serpent me terrifie. Une voix de tonnerre s’écrie :

– Je suis ZAPHKIEL de la première sphère, je porte le trône de Dieu. Saturne mon incarnation, dévore ses enfants.

 Je tente de fuir mais je cours sur place sans avancer. Tout à coup je suis environné d’anges portant quatre ailes bleues. Ils babillent dans un langage incompréhensible parlant d’étoiles fixes, de supernovas, de rayonnement électromagnétique, de hadrons, bosons, neutrinos, parfois étranges ou chargés de beauté. Ils chantent : Nous sommes les chérubins porteurs de science, JOPHIEL est notre maître. Je reconnais les anges qui se font face sur le propitiatoire en or, qui couvre l’Arche d’alliance.

La chaleur devient brûlure intense, des anges portant six ailes rouges, deux pour se voiler les yeux devant Dieu, deux pour voler et deux pour cacher leur intimité, envahissent le ciel qui prend une couleur de braises incandescentes. Ils sont au plus près de Dieu, ceux qui brûlent, les séraphins. MACRON le recteur des anges, le prince de la Face, règne sur eux.

Je me réveille affolé. Macron, que vient-il faire dans ce cauchemar ? Lapsus freudien, rêve révélateur. Le prince de la face, le recteur des anges ce n’est pas lui, c’est MÉTATRON, l’archange le plus proche de Dieu. J’ai eu chaud.