Le 28/01/2025
Philippe Siou
Tu nous as quitté il y a douze ans, la douleur est toujours là. La tempête de ces jours de fin janvier nous rappelle celle du 28 janvier 2013 où dans la nuit, nous roulions vers toi dans l’enfer trouble des bourrasques et des larmes.
Tu nous a laissé un livre de chansonnettes comme tu disais : « La pipe à l’envers ». Tu les chantais dans les boîtes et les bars de Lille où leur énormité faisait rire parfois ou laissait pantois les auditeurs qui n’en croyaient pas leurs oreilles.
Mais à relire ces textes, ces poèmes dans tous les sens du terme, on ressent le spleen qui sous-tend toute ton œuvre et ta vie, l’ailleurs du poète au milieu « du désert des hommes » évoqué dans une langue savante, mêlée de vieux français, d’argot, de régionalismes et de néologismes savoureux. Chansons insolites, insolentes et rebelles : « Que mâle mort poigne vos ors et vos toasts. » La messe est dite. Il faut vivre encore un peu.