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culte des morts

Decor de rond point 1

Misère des cimetières

Le 19/07/2021

Nos cimetières semblent abandonnés. Les mauvaises herbes poussent entre les tombes (pardon, je ne voudrais pas stigmatiser les herbes qu’on dit mauvaises, nous devons respecter la nature). Au cimetière de Lambé (Lambézellec à Brest), la porte ouest n’a pas été nettoyée  depuis des années, l’eau du robinet tout proche, coule dans le passage et l’herbe pousse sous la grille. À la tristesse des lieux s’ajoute un sentiment de délaissement.

Le refus des pesticides, louable en soi, a conduit à enherber certains cimetières. Comme la disposition des tombes ne s’y prête guère, la tonte de l’herbe et la coupe des bordures sont laborieuses. À chaque entretien, les monuments et les fleurs sont couverts de terre et de débris végétaux très difficile à éliminer. Bref, tout est sale.

Certaines mairies demandent aux citoyens de nettoyer les cimetières ou au moins leur propre concession. Si c’est impossible pour les tombes abandonnées ou rarement visitées car trop anciennes, le recueillement qui s’impose à la mémoire des défunts ne s’oppose évidemment pas à une petite séance de jardinage. Mais demander aux citoyens de se constituer en commando pour nettoyer leur cimetière, s’apparente aux corvées moyenâgeuses (sauf qu’elles ne sont plus obligatoires). Il serait plus judicieux d’y coller les condamnés à des travaux d’intérêt général ou des prisonniers qui seraient ravis de prendre l’air et de se sentir un peu utiles (pour les volontaires évidemment, nous ne sommes plus au temps des travaux forcés).

L’entretien des cimetières est un service public et comme tout service public, il n’a pas vocation à être rentable (il semble que ce principe, pourtant fondamental, est remis en cause à tous les niveaux de gouvernance, depuis l’Europe jusqu’aux mairies). Le respect dû à nos morts n’a pas de prix, il s’apparente à la morale, aux sentiments, à la cohésion sociale aussi.

On ne peut pas parler de culte des morts en Bretagne. Nos ancêtres n’étaient pas meilleurs que nous, il n’y donc pas de raison de leur élever des autels, mais nos cimetières étaient généralement bien tenus. Cependant, pour les défunts qu’on a connus, il nous reste des souvenirs et c’est aussi à nous-même que nous pensons, en nous recueillant sur leur tombe (qui sera peut-être un jour la nôtre). Les oublier, c’est oublier une partie de notre vie, bonne ou mauvaise, qui nous a fait ce que nous sommes. Respecter nos morts c’est se respecter soi-même. Ce n’est pas toujours aussi facile que d’arracher quelques mauvaises herbes.     

Nos ronds-points richement plantés et décorés par les jardiniers municipaux, sont bien mieux lotis que nos cimetières. Auraient-ils peur des fantômes qu’ils n’y mettent pas les pieds ? Je suggère finalement que nous enterrions nos morts sur les ronds-points. Ainsi fleuris, nos défunts seraient enfin justement honorés. Et bientôt, grâce aux voitures électriques, ils n’auraient même pas à souffrir des gaz d’échappement.