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Greta Thunberg

Contemporaine afb jeanne d arc

Greta Thunberg

Le 30/07/2019

         Toujours nous avons eu des enfants prodiges. Le petit Mozart est exhibé dans toutes les cours d’Europe alors qu’il n’a que 6 ans, Blaise Pascal écrit un traité sur les coniques à 16 ans, Roberto Benzi conduit un orchestre dès 11 ans, Arthur Rimbaud écrit ses premiers poèmes au collège… Enfants prodiges autrefois, ‟surdoués” le siècle dernier puis qualifiés de ‟précoces” aujourd’hui. Simple précaution oratoire pour ne pas traumatiser un enfant (et surtout ses parents) qui finira peut-être sdf un jour, faute d’avoir pu s’adapter à une société adepte de litotes.

        Greta, qui se dit elle-même autiste, se trouve propulsée au premier plan par un tsunami médiatique. Avec un courage de guerrière, la frêle gamine monte au front dans le combat pour le futur de l’humanité. Ses armes : la jeunesse, l’innocence et la foi. Et la naïveté nécessaire. La mission qu’elle s’est donnée la dépasse tellement. Quant à son message, il revient à dire au sourd qu’il n’entend pas. Ce n’est guère utile de rappeler le discours du GIEC (Groupe Inquiétant d’Etudes Consensuelles) à des pays qui sont lancés dans une course vertigineuse vers l’eau et l’électricité, la santé, le confort et le plaisir, la satiété et l’information. Lycéens, faites grève le vendredi, séchez les cours, manifestez en riant et en chantant, vous ne le savez peut-être pas mais vous êtes la terreur des Princes.

         Les enfants aiment les grandes causes. En 1212, conduite par le berger Étienne, la croisade des enfants s’ébranle. À Paris, Philippe Auguste refuse de la soutenir, elle finira lamentablement. La légende prétend que les derniers survivants seront vendus comme esclaves en Afrique. Et Jeanne d’Arc, boutant les Anglais hors de France, brûlée vive à 19 ans, abandonnée par Charles VII qu’elle avait pourtant hissé sur le trône de sa chère patrie. Ou encore en 1793, Agricol Viala qui tombe sous les balles des royalistes à 13 ans, en tranchant les câbles d’un pont de bateaux pour empêcher les rebelles de franchir la Durance. Il crie (dans le style de l’époque) : « Ils ne m’ont pas manqué, mais ça m’est égal, je meurs pour la liberté ! » Enfin parmi tant d’autres, Guy Môquet fusillé à 17 ans pour la gloire de Staline.

         Nietzsche évoque les métamorphoses de l’esprit (Ainsi parlait Zarathoustra) d’abord chameau, puis lion, enfin enfant. N’est-ce pas aussi l’évolution de nos sociétés les plus avancées ? Chameau qui se charge de richesses et de connaissances, lion luttant pour la liberté et enfin enfant égoïste, insouciant, jouisseur et cruel sans même s’en rendre compte. Enfant se croyant généreux parce qu’il donne ses jouets cassés aux pauvres. Enfant qui se croit propre parce qu’on change ses couches. Quant aux Princes, gonflés d’importance et de certitudes, ils s’échangent des tweets comme des ados, s’insultent à l’occasion et se prennent en photo dans des réunions inutiles et coûteuses.

        Il y a trois mille ans l’Ecclésiaste écrivait : « Malheur à toi, pays dont le roi est un gamin, et dont les princes mangent dès le matin. (10 6 16) »