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second empire

Prudhomme

La sottise ordinaire

Le 27/10/2025

La sottise ordinaire

1857, Henri Monnier fait paraître “Les mémoires de Monsieur Joseph Prudhomme”. Portrait d’un bourgeois témoignant de toutes les facettes d’une sottise ordinaire, si commune qu’elle passerait presque inaperçue. Prudhomme grave son nom sur les monuments, une manière d’atteindre l’éternité.

Extrait :

« Le médecin n’a plus son ancien prestige : le malade se croit de droit de discuter avec cet homme qui est vêtu comme lui, cravaté comme lui, chaussé, coiffé comme lui […] L’instruction s’étant répandue dans toutes les classes de la société grâce aux connaissances utiles, aux dictionnaires de conversation, aux manuels, aux encyclopédies, aux médecines de ménage, aux médecines sans médecin et autres (on aura reconnu Internet et Wikipédia) il n’est pas de malade qui ne se croie en droit de raisonner sur sa maladie. Si le médecin n’est point de son avis, il le renvoie et prend un autre. Le médecin, s’il veut vivre de son métier, doit se contenter d’être le complaisant, le courtisan, le vassal du client… »

 On pourrait penser que cette époque, le second empire, était particulièrement favorable à la sottise. La pudeur hypocrite, le mauvais goût, la dictature de l’argent et la primauté de la rente, le bellicisme stupide, etc. conduiront la France à la prospérité puis au gouffre de 1870 (et à trois guerres d’épouvante).

La sottise présente de nombreux avantages. Elle justifie l’inacceptable parfois, grâce à un jugement erroné ou simpliste, elle permet d’être content de soi malgré une médiocrité non reconnue pour ce qu’elle est. Elle permet d’être heureux finalement.

Aujourd’hui, l’attitude des patients vis-à-vis des médecins n’a pas changé (on y ajoute la violence de notre société ensauvagée). En plus de cent-cinquante ans la sottise reste la même, ce qui prouve qu’elle est inhérente au fonctionnement de notre cerveau et qu’il ne sert à rien de tenter de lutter contre elle (c’est pourtant ce que je fais ici). Essayons au moins de ne pas en rajouter.