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stationnement payant

Horodateur 3

Horodateur

Le 30/07/2023

Horodateur

Parking de la gare SNCF de Quimper. En bon citoyen je décide de payer mon stationnement. Un robot peint en noir et gris se dresse sur le trottoir pas très loin. Il indique : en service 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Donc pas de carence ni le dimanche ni la nuit. C’est rare une telle disponibilité. 

 Je me suis déjà servi de ce type d’horodateur mais les robots m’impressionnent, je perds mes moyens devant la machine. Il porte plus de boutons que le visage d’un adolescent mais restons calme. Appuyer sur… pour démarrer. Je crois que c’est celui-là. Car quelqu’un s’est amusé  à gratter les boutons, il faut deviner. Le combat commence. J’ai l’avantage, j’ai mémorisé mon numéro d’immatriculation. Régler la durée est plus compliqué, j’arrive enfin à afficher une heure. Je voudrais payer par carte, il faut changer d’écran et de clavier. Bon je connais encore mon code, je valide : transaction annulée. Je me suis trompé de touche. Il faut préciser qu’elles ont perdu leur couleur, elles sont toutes blanches effacées par l’ardent soleil de Quimper. Une personne attend dans mon dos. Je renonce et laisse ma place.

Je m’installe dans ma voiture et observe. C’est une jeune femme, citadine assurément, qui m’a l’air tout à fait apte à dompter le robot. Elle tapote longuement sans s’énerver même si elle a dû recommencer certaines saisies (je crois). Arrive le moment de payer et c’est l’échec. Elle retourne à sa voiture puis revient. Reprend la procédure, patiemment. La maligne, elle paye avec des pièces et ça marche !

Par chance j’ai de la monnaie dans ma poche (c’est rare mais ça arrive). Je fais face à nouveau à la machine perverse. Victoire, j’ai le droit à une heure de stationnement pour un euro cinquante. Gonflé d’orgueil, je me dirige vers les toilettes automatiques (gratuites) pour me soulager.

Je passe devant un autre horodateur, assiégé par deux hommes et deux femmes. Ils se concertent, discutent, parlent anglais. Je me réjouis, maudits Saxons, vous ne nous aurez pas (il ne s’agit que d’une place de parking cette fois). Le manipulateur est vieux, d’une pâleur inquiétante. Il se penche vers l’écran, incline la tête à droite, à gauche, sans succès semble-t-il. Ça reste écrit en français.   

Les WC, la place est libre, mouillée mais pratiquement propre. Je pense que le robot des chiottes est plus compétent que celui des horodateurs. En revenant vers ma voiture je constate que l’Anglais malade est toujours penché sur son robot. En repassant devant lui un quart d’heure plus tard pour entrer dans la gare, je note qu’il est toujours là, encore vivant. Toujours en échec.

On ne comptabilise pas encore les victimes des robots et de l’intelligence artificielle. Ce sera bientôt indispensable, si nous ne voulons pas abandonner définitivement notre liberté (comme les Chinois),  dirigés, notés, sanctionnés, condamnés, voire exécutés par des machines sans conscience.

Horodateur, horreur-dateur de l’avenir.