Pendant de nombreuses années le mot race avait disparu des discours. Interdit. Le voilà qui revient, masqué en racialisme, indigénisme, relativisme, pensée postcoloniale, suprématisme, intersectionnalité, etc. et autres néologismes à forts relents polémiques. Mais qu’est-ce que la race ? Peut-être faut-il se demander d’abord ce qu’est l’Homme ?
On le trouve dans l’encyclopédie des animaux entre homard et huître. L’Homme est un mammifère de l’ordre des primates, famille des hominidés, genre homo, espèce (unique) sapiens. Sa particularité essentielle est le langage doublement articulé (en mots signifiants et en sons).
On définit plus difficilement la race : groupement naturel d’individus présentant un ensemble de caractères physiques, physiologiques, pathologiques, voire psychologiques communs, transmis selon les lois de l’hérédité. La notion de race est essentiellement biologique et ne peut s’appliquer qu’aux seuls caractères transmis génétiquement. Les différences raciales sont d’ordre quantitatif et non qualitatif. Tous les gènes humains sont représentés dans toutes les races. Par exemple, la couleur de la peau est régie par une douzaine de gènes que tout le monde possède, seul leur arrangement diffère. Ceci a pu faire dire que les races n’existent pas. Il s’agit pourtant d’une évidence, à moins d’en changer la définition, les races existent bel et bien.
L’Homme est un animal social. Il se regroupe de différentes manières :
En États, formations politiques soumises à des lois et à un gouvernement unique.
En nations, groupement d’hommes vivant dans un même territoire et ayant en commun des intérêts, une histoire, une religion, une langue.
En peuples, ensembles des individus groupés sous une même autorité religieuse ou autre.
En populations, concept démographique constituant un groupement particulier d’individus appartenant à une même catégorie sociale. Ou en classe sociale, représentant un grand groupe, pris dans une dimension sociale de fait, et non de droit.
Enfin en ethnies, groupements fondés sur la communauté de caractères culturels et linguistiques.
On voit bien qu’on ne peut pas remplacer race par ethnie ni par aucun des groupes cités. Les conflits entre eux, vont de la guerre mondiale au crêpage de chignon sur le pondalez (pardon, le palier), en passant par la révolution.
On peut définir le racisme, comme l’idéologie fondée sur la croyance qu’il existe une hiérarchie entre les races ou l’hostilité systématique à l’égard d’une catégorie déterminée de personnes. Il relève de la haine de l’autre, profondément enfouie dans les ténèbres de notre cerveau reptilien, là où l’intelligence ne pénètre pas (voir le billet ‟La haine” sur le même blog). L’arme favorite des racistes est le lynchage.
La lutte contre le racisme ne relève pas seulement de l’éducation car l’enseignement, en dépit de tout, est obligatoirement orienté par la culture locale, l’histoire, l’actualité… L’universalisme tant décrié aujourd’hui, n’est qu’une utopie, tout comme l’égalité (race, sexe, âge…) dans notre République. L’égalité devant la loi est déjà si difficile à obtenir. Il reste à chacun de faire preuve d’intelligence, de bienveillance et de courage. Une utopie de plus !
Bakounine a écrit (1869) : « C'est l'horreur, également instinctive pour tout ce qui est étranger, instinctive et par conséquent tout à fait bestiale, oui réellement bestiale, car cette horreur est d'autant plus énergique et plus invincible que celui qui l'éprouve a moins pensé et compris, est moins homme. »