Inclusif, le mot à la mode. Il en est qui tout-à-coup deviennent viraux (viral est lui-même un mot viral) dans la presse, sur Internet et dans le langage des politiques. Comme pour les épidémies, on ne sait jamais trop d’où c’est parti. Tout ce que l’on sait, c’est que le virus se propage à grande vitesse et qu’il fait des ravages.
Une des premières apparitions de l’adjectif inclusif, qui a contaminé les médias, puis les hommes et les femmes politiques qui écrivent, s’est trouvée dans l’écriture inclusive. Selon la professeure Ayada, elle n’y voit nulle inclusion et seulement une tentative de destruction de la langue française. Je trouve que c’est faire beaucoup d’honneur aux activistes qui l’on inventée ou la pratiquent. Cette écriture qui ne peut se lire à haute voix, est seulement une sottise de plus, que s’attache à pratiquer les féministes intégristes et les politiques démagogues, qui craignent de perdre la voix des femmes aux prochaines élections. Quant à moi, je suis favorable à utilisation du féminin à la place du neutre masculin. Ne dit-on pas, les femmes et les enfants d’abord en cas de naufrage ? Celui de la langue française en l’occurrence.
Le terme inclusif qui signifie simplement « qui contient en soi quelque chose d’autre » devient générique. Par exemple, l’éducation inclusive qui « vise le plein développement de l’autonomie et de l’autodétermination des enfants et principalement de ceux ayant des besoins particuliers. Elle encourage l’ensemble de la communauté (ce terme n’est pas du tout inclusif puisqu’il exclut ceux qui n’en font pas partie) à privilégier l’intégration de tous les enfants dans les différentes sphères d’activités. » Belle utopie généreuse, que n’adopteront certainement pas les parents de petits génies (et ils sont nombreux), même s’ils sont wokes (conscients des injustices et du système d’oppression qui pèsent sur les minorités).
J’oserais la comparaison entre intégration et inclusion. On dit intégrer l’X, Sciences-po., Normale sup. ou parfois aussi un C.P. Montessori. Intégrer c’est atteindre un niveau supérieur. Les journées d’intégration par exemple, permettent à ceux qui n’ont jamais bu une bière de passer directement à la tequila. L’inclusion au contraire met tout le monde au même niveau et comme on ne peut pas transformer un âne en cheval de course, on fait courir les ânes.
Au top niveau de l’inclusion on peut mettre Nayib Bukele le président du Salvador. Il a décidé l’inclusion financière des plus pauvres, en légalisant le cours du bitcoin dans son pays. Voilà une nation qui va confier sa monnaie à un algorithme, pour éviter les commissions versées aux banques sur les transferts de fonds des expatriés (qui représentent tout de même 21 % de son PIB). Le blanchiment de l’argent sale et la corruption, plaies du Salvador, vont certainement bien profiter de la situation. Le petit paysan, qui n’a même pas de compte en banque, va se trouver en position extrêmement périlleuse. Son maigre lopin de terre, risque de se retrouver rapidement aux mains d’un narcotrafiquant.
L’inclusion mise à toutes les sauces, risque d’être un plat difficile à digérer. Il est peu probable qu’elle mette fin aux injustices, discriminations, racisme et haines recuites qui minent la société. Elle peut même en rajouter. Dans l'horreur : Le porte-parole des Talibans, nouveaux maîtres de Kaboul, Suhail Shaheen a déclaré: "Nous voulons un gouvernement islamique inclusif." Après ça, comment utiliser ce mot sans trembler ?