Ce livre retrace presque au jour le jour, les convulsions de la fin du dix-neuvième siècle, vues par un ouvrier menuisier brestois : la révolution industrielle, la guerre de 70, la chute de l'Empire, le siège de Paris, la Commune, la première Internationale… Et l’émergence des mouvements ouvriers syndicalistes, anarchistes et révolutionnaires.
Jean-Louis Pindy (né à Brest en 1840) était l’archétype de l’ouvrier fier de sa condition, fier de son travail, avide de connaissances et de progrès social. Sa personnalité opiniâtre, sans concession et courageuse, l’a conduit à s’illustrer dans la Commune de Paris et à l’Association Internationale des Travailleurs (A.I.T.). La Commune s’est achevée par la Semaine sanglante et l’incendie de Paris. Pindy, colonel de la garde nationale, met le feu à l’hôtel de ville, anéantissant ainsi des siècles de précieuses archives.
La sagesse venant avec l’âge, celui qu’on surnommait l’Anarchiste, a compris que la liberté était avant tout celle de travailler, de penser, de s’exprimer et de militer. Réfugié en Suisse, il y est resté ouvrier, expert en métaux précieux, jusqu’à sa mort en 1917.
L’Anarchie telle que la voyait Pindy était l’organisation de la société en partant du bas, des producteurs, et non en ruisselant du haut d’un gouvernement central. Un monde de mutualisme fondé sur des coopératives, des communes et des fédérations, à l’opposé de la dictature du prolétariat centralisatrice ou de la loi du profit maximum, hégémonique aujourd’hui.