Étonnant, les médias découvrent la haine ! Et son corollaire, les massacres visionnés avec gourmandise par les internautes. Voilà le pire. Reste la haine quotidienne, exprimée sur le net ou autrement, qu’on pourrait attribuer à la sottise, au défoulement dans l’anonymat, à l’inculture ou à toute autre qualité humaine largement répandue.
Faire l’histoire de la haine revient à faire l’histoire de l’humanité. Déjà chez les premiers agriculteurs, qui voisinaient avec les chasseurs-cueilleurs, les massacres étaient courants, on en trouve de nombreuses traces en Europe. Les véritables guerres n’ont pas tardé, grâce à l’avancement des civilisations et aux progrès de l’économie. Enfin les sciences et la technologie ont permis les massacres de masse.
Les religions, l’injustice, la fortune, la politique, les différences ethniques (race, le gros mot !) ou sexuelles seraient les principales sources de haine. Il n’en est rien. La haine est consubstantielle à l’humain. Le bon sauvage de Rousseau massacre avec autant de conviction (mais moins de moyens) que le Nazi convaincu.
Le pire n’est pas obligatoire, heureusement mais le ver est dans le fruit. Examen de conscience : n’avez-vous jamais ressenti une bouffée de haine envers un inconnu pour un regard, une attitude, un mot, une mauvaise action (en voiture par exemple) ? C’est la soupape qui saute ! La haine accumulée se décharge. Dans une foule, toutes les soupapes qui s’ouvrent en même temps peuvent provoquer une haine collective dévastatrice.
Un mode de pensée est en train de s’instituer. Fini l’amour universel (peace and love), voici la haine institutionnelle. Balance ton porc (surtout si c’est un petit blanc). L’intersectionnalité (association de différentes discriminations), le décolonialisme (qui prône des évènements en non-mixité raciale) ou l’indigénisme (pour qui le modèle républicain est un instrument de la domination des blancs) combattent le racisme en le pratiquant assidument ! Les suprématistes (blancs ou noirs) eux, affichent leur haine sans complexe. L’universalisme a ubérisé ses lumières.
La haine va jusqu’à se nicher dans la nourriture. Les antispécistes veulent nous faire croire que manger une côtelette est proche de l’anthropophagie, les végans, végétaliens et autres intégristes ne comprennent pas qu’on puisse manger des cadavres d’animaux, qu’on a torturé dans des camps de concentration avant de les massacrer dans des abattoirs. Les survivalistes pensent à la fin des légumes (réchauffement climatique aidant) et les locavores vont les chercher à la ferme près de chez eux. La haine du consumérisme de bas de gamme, ne les empêche pas d’aller en vacances aux antipodes.
Enfin la sexualité porte au summum de la haine. Êtes-vous parmi les LGBTQI + ? (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres, Queer (étrange), Intersexes et + pour toutes les autres perversions – Freud considérait le baiser comme une perversion, puisqu’il ne participe pas à la procréation). Il ne manque dans la ménagerie que le plus grand nombre, les hommes et les femmes, qui ne songent pas à défiler dans la rue pour défendre leur sexualité, qu’ils estiment du domaine intime et privé.
La mondialisation fait son œuvre, le communautarisme et le politiquement correct américain s’imposent. Il faut espérer que le port d’armes pour tous ne va pas suivre.
La haine ne sera jamais vaincue. Jésus a essayé. Sans succès.