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mots nouveaux

Bololo

Plussoir, plussoyer

Le 28/10/2023

Plussoir, plussoyer

Ô stupeur ! Je découvre dans le Télégramme de ce matin un mot inconnu (pour moi) sur le clavier de Blandine Le Cain et Alexis Souhard. Je cite : « Les gens achètent leurs médicaments en sortant tout juste de chez le médecin plussoie Véronique Prié. » J’ouvre aussitôt mon encyclopédie tablettiforme. À ma grande surprise elle répond :

« Plussoir est un verbe intransitif (là je doute) du troisième groupe qui signifie abonder dans le sens de…, exprimer son accord par rapport à une personne, une proposition, etc. Il s’agit d’un néologisme né sur les réseaux sociaux à une période indéterminée. Son origine viendrait du signe “+” ou “+1” que l’on apporte en partageant une information, ou en likant par exemple. Le verbe plussoyer est aussi utilisé. Du premier groupe, il est plus facile à conjuguer mais l’un et l’autre se disent… »

Donc dans la citation du Télégramme, il ne s’agit pas du verbe plussoir, il aurait fallu écrire plussoit et non plussoie du verbe plussoyer  Je remercie Google pour ces informations, j’aurais bien plussoyé l’article moi aussi mais je ne sais pas comment faire. Ainsi les réseaux sociaux ne se contentent pas de pourrir la vie des ados mais apportent aussi au lexique national des nouveaux mots, pas seulement anglo-saxons mais aussi de consonance bien française. Nous tous qui tapotons les claviers, nous aimons faire preuve de culture, surprendre par notre érudition le lecteur de nos élucubrations. Les hommes politiques aussi sont friands de mots originaux, savants, rares dont le public se souviendra : De Gaulle avec sa chienlit, son quarteron de généraux (un quarteron désigne un quart et non un groupe de quatre – ou un métis), Jacques Chirac avec son abracadabrantesque tiré d’un poème d’Arthur Rimbaud (Le cœur supplicié), la bravitude de Ségolène Royal, le bololo d’Édouard Philippe, les totipotent, obsidional et autres caveat d’Emmanuel Macron, recordman en la matière.

          Est-il utile de créer de nouveaux mots ou d’en promouvoir d’excentriques ? La question ne se pose pas pour les hommes publics qui ont besoin de paraître plus cultivés, plus créatifs que le vulgum pecus (et qui se font aider pour ça). Mais pour le commun des Français ? Victor Hugo disait que la langue à ceci en commun avec le crime que de naître dans la rue. On peut assimiler les réseaux sociaux d’aujourd’hui à la rue d’autrefois. La beauté et la poésie de la langue française en souffriront-t-elles ? Le français va-t-il ressembler bientôt au Bololo ?