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Révolution française

Image terreur 1

Terreur à Brest, Jean-Nicolas Trouille et la Révolution

Le 16/01/2023

        J'évoque dans ce livre la vie quotidienne à Brest de 1789 à la Restauration. Je retrace les grands évènements auxquels les Brestois et leurs élus ont participé : la chute du roi, la bataille de Kerguidu, l'éviction des Girondins, le combat naval de Prairial, etc. L'installation du Tribunal révolutionnaire et de la guillotine à Brest ajoute l'horreur des exécutions arbitraires à la situation désastreuse de la ville : disette, émeutes, mutineries, chômage, épidémies, rébellions des campagnes, blocus anglais...

     Jean-Nicolas Trouille, ingénieur des bâtiments civils de la marine, vénérable de la loge des Elus de Sully, commandant de la garde nationale de Brest, député de la ville au Conseil des 500 puis directeur des Travaux maritimes, est un acteur important dans l'épopée révolutionnaire brestoise.   

Vengeur du peuple

Le combat de prairial an II

Le 11/12/2019

        Prairial an II, juin 1794. La France est en souffrance. Guerre extérieure, guerre civile, désorganisation économique due à la Révolution et aux mauvaises récoltes (Brest est couvert de neige durant 30 jours pendant l’hiver 93-94), crise religieuse, etc., la Convention a instauré la Terreur comme solution ultime. La disette s’intensifie. Le Comité de salut public décide d’importer du blé américain (payé par la dette américaine de la guerre d’indépendance). Un convoi de 117 navires marchands appareille de la baie de Chesapeake le 11 avril 1794, à destination de Brest. Sachant que les Anglais vont tout mettre en œuvre pour empêcher le convoi d’arriver, le Comité de salut public décide de lancer l’escadre du Contre-Amiral Villaret Joyeuse à sa rencontre. 26 vaisseaux appareillent de Brest. L’Amiral Lord Howe, chargé d’intercepter le convoi, commande l’escadre anglaise forte de 26 vaisseaux également.

         Les flottes s’aperçoivent le 28 mai, à 400 nautiques dans l’ouest d’Ouessant. Villaret informé de la route du convoi, met cap à l’ouest pour entraîner les Anglais au plus loin des navires marchands. Le soir, l’arrière garde française est rejointe par les Anglais. Après un combat inégal à six contre un, le Révolutionnaire est réduit à l’état d’épave.

        Les Anglais attaquent à nouveau l’arrière garde française le lendemain dans la matinée. Plusieurs vaisseaux anglais réussissent à passer au vent. Le Tyrannicide et l’Indomptable pris entre deux feux sont ravagés. Bien qu’éprouvés eux aussi, les bâtiments anglais ont gagné l’avantage du vent en fin de journée.

        Les 11 et 12 prairial (30 et 31 mai 1794) une brume épaisse couvre la mer. Impossible de se battre. Pendant ce temps le convoi de navires marchands passe à l’endroit où s’est déroulé le combat du 9 prairial. La route lui est ouverte jusqu’à Brest.

         Le 13 prairial (1er juin 1794) au lever du soleil, la visibilité est bonne. Les deux escadres se trouvent en lignes parallèles, à cinq ou six nautiques de distance, cap nord-nord-ouest. Les Anglais ont l’avantage du vent. C’est-à-dire que les Français, sous le vent, peuvent laisser porter et s’éloigner. L’Amiral Howe ne veut pas leur laisser cette possibilité. Dès huit heures du matin (il a laissé à ses marins le temps de déjeuner), il ordonne à ses bâtiments de couper la ligne française et d’attaquer à fond les navires ainsi isolés. Le feu commence vers 9 heures et demie. Six vaisseaux anglais réussissent à couper la ligne. Les autres se lancent à la poursuite des Français sans vouloir, ou pouvoir, couper la ligne, plusieurs bâtiments anglais déjà très endommagés par les combats précédents manœuvrent mal.

         Sur l’avant de la bataille, le HMS Defence qui s’est précipité à l’attaque, se trouve isolé et mis en difficulté par le Mucius et le Tourville. Le HMS Malborough engage l’Impétueux et s’emmêle dans son gréement. Les bâtiments bord à bord, se foudroient à bout portant. Tous les mâts sont abattus, les batteries de l’Impétueux sont bouleversées. Il va se rendre quand le Mucius, aveuglé par la fumée, entre en collision avec le HMS Malborough. Les trois navires emmêlés continuent à se battre. Une frégate anglaise vient remorquer le HMS Malborough pour le sortir de ce piège et le Mucius parvient à s’éloigner vers le nord. L’Impétueux est hors de combat, il sera capturé.

        Au centre, le vaisseau amiral HMS Queen Charlotte a réussi à passer derrière le bâtiment amiral français la Montagne, à cause de l’inertie ou de la poltronnerie du capitaine du Jacobin, un provençal qui vient d’être nommé Capitaine. Un duel terrible s’engage entre les deux bâtiments amiraux. Les vaisseaux, à une portée de pistolet (moins de 50 mètres) se foudroient mutuellement. La Montagne garde tous ses mâts mais subit de lourdes pertes. Jusqu’à six vaisseaux anglais l’entourent, elle réussit néanmoins à se dégager. La mêlée est telle que dans la fumée, le HMS Gibraltar tire sur son propre navire amiral en provoquant un incendie.

        Dès le début de l’engagement le HMS Brunswick en voulant passer entre le Vengeur du peuple et L’Achille, aborde le Vengeur. Les deux navires restent accrochés par les ancres. Ils échangent des bordées à bout portant, provoquant des dégâts considérables et un véritable massacre.

        Vers 12 heures 45, le HMS Brunswick et le Vengeur se séparent enfin. Ils ont perdu tous leurs mâts. Le HMS Ramilies attaque alors le Vengeur. Une brèche est ouverte dans son flanc tribord, plusieurs couples brisés ont déchiré la coque sous la flottaison. L’eau s’engouffre dans le trou. Les matelots, le corps hors des sabords ou grimpés sur les mantelets, tentent de placer un paillet sur l’ouverture pour aveugler la voie d’eau. Les canons anglais s’acharnent sur eux. Le paillet détruit, les marins broyés par le canon ou fusillés par les soldats, s’acharnent à sauver le navire avec des paquets de voiles, des prélarts… Mais le Vengeur coule inexorablement. Le pavillon est amené, les Anglais cessent le feu. Dans le désordre du désastre final, quelques marins ont mis à sac la cambuse et se sont enivrés.

        Les Anglais mettent des chaloupes à la mer pour secourir les naufragés. 267 marins seront sauvés sur un équipage de 723 hommes. À 18 heures 15, il ne reste plus à bord que les morts et les blessés agonisants. Des marins ivres gambadent encore sur la proue en agitant le drapeau tricolore et en criant : « Vive la nation, vive la République ! » Ils couleront avec le Vengeur du peuple. Le Capitaine Renaudin est recueilli par les Anglais avec les survivants. Il n’a pas coulé avec son navire, il n’est même pas resté le dernier à bord comme le veut la tradition. Après une brève captivité en Angleterre, il sera promu Contre-Amiral et servira jusqu’en 1800.

         Le combat ne reprendra pas le lendemain. Villaret rentre à Brest avec les débris de son escadre, il ne sait pas encore que le convoi est sauvé. Howe quant à lui, pense qu’il en a assez fait. Les équipages sont épuisés, les navires dévastés.

         Défaite ou victoire, le combat du 13 prairial est les deux. Victoire pour avoir permis l’arrivée du convoi de grains à Brest, défaite sur le plan militaire. La France y perd sept vaisseaux capturés par les Anglais et le Vengeur du Peuple a coulé. Rien que sur les prises, les Anglais ont compté 754 morts et 771 blessés, auxquels il faut ajouter les victimes du naufrage du Vengeur soit environ 460. Au total la France a perdu plus de 1 600 hommes, 1 500 blessés et 3 000 prisonniers. Les Anglais annoncent moins de 300 tués et entre 800 et 1000 blessés. Belle victoire navale pour eux, qu’ils appelleront le Glorieux premier juin.

        À la Convention, Bertrand Barrère présente la bataille comme une victoire tactique et un combat héroïque où la marine française inscrit une nouvelle page de gloire. Il décrit le naufrage du Vengeur du Peuple comme une tragédie antique, le commandant coupé en deux par un boulet sur la dunette, les marins héroïques, combattant jusqu’à la fin, coulant avec leur navire en criant : Vive la liberté, vive la République, le pavillon cloué au mât. Le mythe du Vengeur du Peuple est né. Une maquette du navire sera pendue à la voûte du Panthéon. Les journaux anglais rendent hommage aux marins français (il faut bien que les ennemis soient valeureux, sinon où serait le mérite de les vaincre ?). On peut y lire : « Les Français sont comme des cailloux ; plus on les frappe, plus ils rendent du feu. »

Louis xvi

Gilet jaune vs bonnet rouge

Le 01/03/2019

       Le 20 juillet 1792, le peuple envahit les Tuileries pour arracher au Roi sous la menace, le rappel des ministres patriotes et le retrait des vetos. Louis XVI se laisse coiffer du bonnet rouge et boit à la santé du peuple mais refuse courageusement d’accepter ses exigences.

       Le 28 février 2019 à Pessac, devant une assemblée de 400 femmes réunies dans un gymnase, une certaine Nathalie demande au Président de passer un collier orné d’un gilet jaune miniature. Emmanuel Macron refuse fermement et répond : « Je suis le Président de toutes les Françaises et de tous les Français. J’ai le droit de ne pas mettre un collier gilet jaune et de ne pas mettre un gilet jaune. » La réponse n’est pas très éloquente. Il aurait pu dire : « En tant que Président de tous les Français, je n’ai pas à afficher un symbole partisan, qui de plus est la marque d’une opposition à ma politique. »

       Louis XVI n’avait plus que six mois et un jour à vivre. Sous la menace des piques, il a coiffé le bonnet rouge des sans-culottes et a sans doute crié : « Vive la nation ! » Emmanuel Macron ne subissait la menace que de piques verbales et on le sait bien armé pour se défendre. Le Roi pouvait craindre les sans-culottes, E. Macron ne craint pas les femmes culottées. 

       Vouloir faire porter au chef suprême de la France, le symbole de sa défaite est bien dans l’esprit révolutionnaire, mais qui veut d’une révolution aujourd’hui ?          

Revolution modifie 1

C'était (pas) mieux avant

Le 26/02/2019

       Il y a 226 ans, le matin du 25 février 1793, Marat fait paraître l’article suivant : « On ne doit pas trouver étrange que le peuple, poussé au désespoir, se fasse lui-même justice… Le pillage de quelques magasins, à la porte desquels on pendrait les accapareurs, mettrait bientôt fin à ces malversations.»

       Le même jour, les épiceries sont envahies par les ménagères, ravies du conseil, qui se servent à leur gré, de sucre et de savon. À la Commune de Paris, Jacques Roux déclare : « Je pense au surplus, que les épiciers n’ont fait que restituer au peuple ce qu’ils lui faisait payer trop cher depuis longtemps. La journée eût été plus belle encore s’il y avait eu quelques têtes coupées. »

       Le soir, au club des Jacobins, Robespierre stigmatise le mouvement qu’il affirme contre-révolutionnaire : « Le peuple doit se lever, non pour recueillir du sucre, mais pour terrasser les brigands… De chétives marchandises doivent-elles l’occuper ?... Nos adversaires veulent effrayer tout ce qui a quelque propriété. »

       Il n’y a rien de changé. Les pauvres veulent améliorer leur quotidien et les autres cherchent à les manipuler pour de grandes (ou terribles) causes.