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L'intelligence artificielle (IA)

Le 20/12/2023

Intelligence artificielle (IA)

Rejoint les abonnés [de ChatGPT] si tu veux maitriser l’IA avant qu’elle ne te remplace.

La meilleure façon d’écrire ce billet aurait été de demander à l’IA de le faire à ma place mais je crains le conflit d’intérêt, aussi je ne le ferai pas. Je m’inscrirai à ChatGPT ultérieurement. Inutile d’expliquer ce qu’est l’IA (y a qu’à lui demander), ce qui est problématique c’est ce qu’on va en faire et jusqu’où elle peut aller. Elle dépasse déjà les performances humaines au jeu de go ou aux échecs et peut surpasser les étudiants en droit aux examens universitaires.

Pourrait-elle un jour accéder à la conscience ? Ses créateurs le croient. La conscience est ce qui différencie l’humain de l’animal (l’homme sait qu’il sait). Une machine fera-t-elle mieux qu’un chat ou un chien dans le domaine de l’attachement, pourra-t-on se marier a un robot ? Les concepteurs de l’IA pensent que l’AGI (l’Artificial General Intelligence qui dépassera l’homme dans ses fonction cognitives) apparaitra de leur vivant. Elon Musk espère « qu’elle sera gentille avec nous, les humains ».

Car les créateurs de l’IA ont peur. Les investisseurs ont même viré Sam Altman (le père de ChatGPT) supposé avoir amorcé une percée majeure vers AGI, considérée par eux comme une menace pour l’humanité. Satya Nadella, numéro un de Microsoft l’a réintégré quatre jours plus tard, le temps de refaire les prévisions de profitabilité.

Ils ont raison d’avoir peur. Des petits malins ont démontré que le paramétrage de l’IA (pour lui éviter de faire l’apologie du nazisme par exemple) est contournable. On peut leurrer la machine. D’autre part, l’IA va inévitablement détruire des emplois comme toutes les innovations technologiques majeures. Mais le pire, après l’utilisation militaire (un tuto en accès libre pour construire une arme monstrueuse par exemple) est l’impact sociétal, l’immense chaos que pourrait produire l’IA en travestissant la réalité. Les démocraties pourraient ne pas survivre à une information privée de toutes références au réel. À la vérité.

L’apparition de l’IA est comparable à l’invention de l’imprimerie qui a bouleversé la connaissance (et les croyances, par la diffusion de la Bible). Cette fois, selon Sam Altman, c’est l’existence même de l’humanité qui est en jeu. Il exagère, il restera toujours quelques sauvages qui ignoreront l’informatique.         

      

Horodateur 3

Horodateur

Le 30/07/2023

Horodateur

Parking de la gare SNCF de Quimper. En bon citoyen je décide de payer mon stationnement. Un robot peint en noir et gris se dresse sur le trottoir pas très loin. Il indique : en service 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Donc pas de carence ni le dimanche ni la nuit. C’est rare une telle disponibilité. 

 Je me suis déjà servi de ce type d’horodateur mais les robots m’impressionnent, je perds mes moyens devant la machine. Il porte plus de boutons que le visage d’un adolescent mais restons calme. Appuyer sur… pour démarrer. Je crois que c’est celui-là. Car quelqu’un s’est amusé  à gratter les boutons, il faut deviner. Le combat commence. J’ai l’avantage, j’ai mémorisé mon numéro d’immatriculation. Régler la durée est plus compliqué, j’arrive enfin à afficher une heure. Je voudrais payer par carte, il faut changer d’écran et de clavier. Bon je connais encore mon code, je valide : transaction annulée. Je me suis trompé de touche. Il faut préciser qu’elles ont perdu leur couleur, elles sont toutes blanches effacées par l’ardent soleil de Quimper. Une personne attend dans mon dos. Je renonce et laisse ma place.

Je m’installe dans ma voiture et observe. C’est une jeune femme, citadine assurément, qui m’a l’air tout à fait apte à dompter le robot. Elle tapote longuement sans s’énerver même si elle a dû recommencer certaines saisies (je crois). Arrive le moment de payer et c’est l’échec. Elle retourne à sa voiture puis revient. Reprend la procédure, patiemment. La maligne, elle paye avec des pièces et ça marche !

Par chance j’ai de la monnaie dans ma poche (c’est rare mais ça arrive). Je fais face à nouveau à la machine perverse. Victoire, j’ai le droit à une heure de stationnement pour un euro cinquante. Gonflé d’orgueil, je me dirige vers les toilettes automatiques (gratuites) pour me soulager.

Je passe devant un autre horodateur, assiégé par deux hommes et deux femmes. Ils se concertent, discutent, parlent anglais. Je me réjouis, maudits Saxons, vous ne nous aurez pas (il ne s’agit que d’une place de parking cette fois). Le manipulateur est vieux, d’une pâleur inquiétante. Il se penche vers l’écran, incline la tête à droite, à gauche, sans succès semble-t-il. Ça reste écrit en français.   

Les WC, la place est libre, mouillée mais pratiquement propre. Je pense que le robot des chiottes est plus compétent que celui des horodateurs. En revenant vers ma voiture je constate que l’Anglais malade est toujours penché sur son robot. En repassant devant lui un quart d’heure plus tard pour entrer dans la gare, je note qu’il est toujours là, encore vivant. Toujours en échec.

On ne comptabilise pas encore les victimes des robots et de l’intelligence artificielle. Ce sera bientôt indispensable, si nous ne voulons pas abandonner définitivement notre liberté (comme les Chinois),  dirigés, notés, sanctionnés, condamnés, voire exécutés par des machines sans conscience.

Horodateur, horreur-dateur de l’avenir.