<!-- Google tag (gtag.js) --> <script async src="https://www.googletagmanager.com/gtag/js?id=G-RV5MDRFCJP"></script> <script> window.dataLayer = window.dataLayer || []; function gtag(){dataLayer.push(arguments);} gtag('js', new Date()); gtag('config', 'G-RV5MDRFCJP'); </script>

 

Blog

2020, l'année de la nausée. Il faut relire Jean-Paul Sartre.

La nausée

Le 05/06/2020

         Il faut relire « La nausée » de Jean-Paul Sartre. Cela ne nous aidera pas à surmonter les informations qui nous submergent ad nauseam en cette année 2020, qui promettait pourtant d’être si belle (notée 20 sur 20 par les Nornes, ces parques scandinaves qui se partagent un seul œil entre trois, d’où leur clairvoyance).        Cependant j’aime ce grand écrivain qui ne manquait jamais de comporter comme un imbécile en politique. Mais il avait l’art de mettre des mots sur ces vagues sentiments qui nous envahissent parfois, sans qu’on puisse les expliquer. Voici quelques citations de « La nausée ».

         « J’ai vu pointer un mot sous la trame des sensations. Ce mot-là je devine qu’il va bientôt prendre la place de plusieurs images que j’aime […] la prochaine fois que je les évoquerai, une bonne partie en sera figée. »

         « Pour que l’évènement le plus banal devienne une aventure, il faut et il suffit qu’on se mette à le raconter. C’est ce qui dupe les gens : un homme, c’est toujours un conteur d’histoire, il vit entouré de ses histoires et des histoires d’autrui, il voit tout ce qui lui arrive à travers elles, et il cherche à vivre sa vie comme s’il la racontait. »

        « La première lumière qui s’alluma fut celle du phare Caillebotte : un petit garçon s’arrêta près de moi et murmura d’un air d’extase : « Oh ! Le phare ! » Alors je sentis mon cœur gonflé d’un grand sentiment d’aventure. »

         « Le passé c’est un luxe de propriétaire. »

         « Mais il adviendrait bien un moment où le livre serait écrit, serait derrière moi et je pense qu’un peu de sa clarté tomberait sur mon passé. Alors peut-être que je pourrais, à travers lui, me rappeler ma vie sans répugnance. » 

L'expression

Au doigt et à l'œil

Le 02/05/2020

        Avant 1677, année où le Parlement de Paris interdit les congrès, ceux-ci consistaient en joutes publiques où un mari soupçonné d’impuissance, devait prouver devant témoins, médecins et matrones, que l’accusation était calomnieuse. Le malheureux qui se gavait de nourritures poivrées et pimentées, censées doper sa virilité, devait s’exécuter sans faillir, sous peine de voir son mariage annulé. Le résultat de la copulation était vérifié au doigt et à l’œil, selon la formule juridique en vigueur.

        Visitée aussi au doigt et à l’œil par les matrones, la victime d’un viol pour vérifier si les organes de la plaignante ont gardés leur apparence naturelle. Comme dans toutes les techniques de haute volée, un vocabulaire spécifique était employé pour désigner les parties examinées (et égarer les oreilles indiscrètes) :

         Les barres, l’os pubien ; le lippion, le poil ; l’entrepet, le périnée ; les balunaus, les grandes lèvres ; le lipppendis, le bord des lèvres ; les baboles, les nynphes ; les halerons, les caroncules ; le barbidan, le clitoris ; le guilboquet, le vagin ; la dame du milieu, l’hymen ; l’arrière fosse : l’orifice interne de la matrice.

         Comment une expression juridique, employée au sens propre d’examen par la vue et le toucher, est-elle devenue une injonction d’obéir sans discuter, au doigt et à l’œil ? Souvent, les sources divergent sur l’origine d’une expression ancienne. Depuis l’œil du tailleur qui était le coffre où il rangeait ses chutes de tissus (d’où peut-être, l’expression obtenir quelque chose à l’œil, c’est-à-dire gratuitement), jusqu’à l’obéissance des animaux de cirque ou domestiques, qui obéissent sans qu’on ait à leur parler, simplement sur un signe ou un regard, il n’y a rien de convaincant. Reste l’explication la plus simple. Examiner quelqu’un au doigt et à l’œil dans ses parties intimes, ne devait pas se faire sans quelques réticences. D’où le glissement du sens de l’expression, du sens propre au sens figuré, d’obéissance sans récrimination ni résistance. 

         Autrefois, les médecins utilisaient le latin pour exprimer leur ignorance et la dissimuler au malade (aujourd’hui, c’est en nous aveuglant de leurs lumières). Des mots scabreux qui pouvaient choquer les patients, exprimés en latin, ont survécu jusqu’aujourd’hui : pénis, phallus, utérus, hymen… Enfin, sans être malade, on pouvait utiliser un gaude-michi (réjouis moi en latin), devenu le moderne godemichet. 

Bises ou bisous, il faut choisir pour les amis, relations...

Bises ou bisous ?

Le 12/04/2020

             

En ces temps d’embrassades prohibées,

Comme tout ce qui est interdit,

Le baiser est sublimé.

Bise ou bisou ?

Rien du tout !

 

Ou juste par écrit,

La bise pour les amis,

Pauvres victimes

Du confinement.

Le bisou est pour les intimes,

Et plus si affinités :

Bisous partout !

 

Et bisous aussi pour les enfants,

Affectueux poutous

De la part des grands-parents.

 

« Tendres baisers »

Sur les cartes postales d’antan

Adressées au lointain fiancé.

 

Et embrassez celle, celle, celle,

Et embrassez, celle que vous aimerez…

On en chantait de belles

En faisant la ronde autour du brasier,

La nuit de la Saint-Jean.

 

« Les baisers des amants

Sont comme des bouses qui tombent »

Écrivait Montherlant.

Une femme a laissé un « Maudit sois-tu »,

Dans la boîte des « non lus » de sa tombe.

Mais l’image est juste

Pour les ados goulus

Et leurs amours frustes.

 

Moi-même, autrefois ado,

J’avais appris par cœur

La tirade de Cyrano :

« Un baiser mais à tout prendre qu’est-ce ?

… Un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer…

Une communion ayant un goût de fleur,

Une façon d’un peu se respirer le cœur

Et de se goûter au bord des lèvres l’âme. »

Récité à l’oreille en ambiance propice,

Grâce au laid poète complice,

Elle fermera les yeux,

Ou claquera une gifle.

C’est gagné une fois sur deux,

Alors s’allume une flamme,

Sur ma joue ou dans son cœur.

 

Les amoureux se bécotent

Comme des pigeons, n’importe où

Sur un banc ou ailleurs et les voyous

Roulent une pelle à qui fricote,

Et elle aime qu’on la pelote.

 

Baisers légers de vieillards

Aux lèvres minces,

Touchants et doux,

Une trop vive étreinte,

Pourrait, mais trop tard,

Rallumer l’amadou,

(En provençal amoureux se dit amadou)

Qui causa tant de guerres,

Jadis et naguère.

*

Coronomédiavirus le virus qui donne la logorrhée aux médias

Coromédiavirus

Le 27/03/2020

        Je me vois obligé de déroger à la règle du présent blog qui n’est pas censé traiter de l’actualité. Je vais donc ajouter quelques mots à la logorrhée des médias sur le Coronavirus. Comment faire autrement puisqu’on ne parle plus que de ça.

        « Nous sommes en guerre », Macron l’a dit. En 1916, les journaux allemands titrent « À l’Ouest rien de nouveau » (Erich Maria Remarque). On continue à tuer 1000 hommes par jour, ce n’est pas nouveau, le front est calme. En France on donne des « Nouvelles du front ». Rassurantes. La véritable horreur ne sera dite que par les écrivains et les carnets de guerre des Poilus, plus tard. Que ce serait-il passé si les médias, avec les moyens d’aujourd’hui, avaient exposé la vérité, à la population, l’arrière, comme on disait alors ? On aurait montré des photos, réalisé des reportages, interviewé les médecins, les infirmières, les blessés, compté les morts. Qui sait, d’intrépides cadreurs auraient suivi en direct une attaque, sous le feu roulant de l’artillerie (à l’époque le direct n’existait pas, on se contentait de reconstitutions à l’arrière).

        Le public accablé, aurait déserté les théâtres et les cinémas. Un énorme nuage de prières se serait alors élevé vers Dieu (ou Marx), et le peuple en foule, se serait porté sur l’Assemblée nationale pour réclamer la paix. Les gouvernements ne pouvaient prendre le risque d’une transparence insoutenable. La propagande remplaçait la vérité.

         Aujourd’hui c’est la vérité qui constitue la propagande, ce qu’on voit, du moins ce qu’on nous montre, scientifiquement, avec calme et pudeur (pas toujours). Et c’est l’écœurement didactique, nous sommes assommés, sidérés, perclus d’inquiétude, bientôt morts de peur. La télévision, au journal de 20 heures, nous inflige chaque soir une émission spéciale Coronavirus. Il n’y a plus de guerres, de famines, de terroristes, d’émigrés, d’accidents, de sport, (confinement oblige), de pollution (c’est vrai), etc. Le journal de RTL s’est ouvert ce soir (26 mars) sur la mort de Michel Hidalgo, une petite respiration (si je puis dire) dans les nouvelles de la pandémie qui prennent toute la place.

        Trop d’informations ? Trop d’injonctions ? Le président, en chef de guerre, nous conduira à la victoire (j’ai confiance), alors pourquoi prend-il ce ton pleurnichard dans ses discours longs comme une journée de confinement et où il répète dix fois la même chose ? C’est le moment d’être martial au contraire, et bref. « Du sang, de la sueur et des larmes » (Churchill en 1940) mais ce serait trop violent pour nous, combattants du XXIe siècle. On nous montre jusqu’à la nausée, la sueur et les larmes, l’imagination fait le reste et c’est bien pire. Il faut arrêter de regarder les diaboliques chaînes d’information en continu.

        « Paroles, paroles… » comme dit la chanson de Dalida, compassion aussi et promesses, qui s’apparentent à une lettre au père Noël. Existe-t-il une stratégie de communication gouvernementale, en dehors des mensonges de circonstance ? Heureusement qu’il nous reste les réseaux sociaux, où l’humour des confinés nous fait parfois éclater de rire. « Rire en larmes » selon l’expression d’Homère.

Les secrets du hand spinner dévoilés, comment se déstresser

Les secrets du hand spinner

Le 29/02/2020

        Apparu en 2017, le hand spinner ou toupie à main est déjà démodé. L’éducation nationale, toujours prompte à adopter les nouveautés dépassées, en a fait un sujet de l’épreuve de maths du Brevet 2018 (ce qui a peut-être déterminé son obsolescence). J’en ai acheté un. Le hand spinner est réputé déstressant et en effet, quand mon ordinateur affiche un petit sablier qui me condamne à l’inaction, je fais tourner mon jouet. Ça fait passer le temps sans énervement. Ou, si un mot me manque, ou une idée, ce qui bizarrement m’arrive de plus en plus souvent, je lance mon spinner et pendant un moment, j’oublie la cruauté de l’âge.

       Nos chers adolescents qui tiennent la toupie entre le pouce et l’index, n’imaginent pas le trésor qu’ils ont entre les doigts. Les légères vibrations qu’ils ressentent, dues aux microrugosités des bandes de roulement du roulement à billes central et à l’imperfection de l’équilibrage, sont sensuelles, douces et caressantes. L’immédiateté stressante s’envole quelques secondes. On oublie ses voisins boutonneux, la planète qui meurt, la question du prof, ce qu’on va manger à la cantine et qu’il n’y a rien à la télé ce soir. On oublie même qu’on a un téléphone dans sa poche.

       Mais le hand spinner a aussi ses secrets, une physique complexe qu’on n’aborde pas en troisième. Lançons la toupie. Si on change légèrement son orientation on sent une résistance. C’est l’effet gyroscopique. Le solide en rotation s’oppose à tous changements de direction. Cette propriété est utilisée pour guider les navires, les missiles et même le télescope spatial Hubble.

        Regardons le tourner, à grande vitesse on ne voit plus que des cercles lumineux. Les masselottes restent invisibles, effet de la permanence rétinienne (ou de l’incapacité du cerveau à isoler plus d’une vingtaine d’images par seconde, on ne sait). On peut s’amuser à cligner des yeux rapidement, pour voir les masselottes comme dans un film en image par image.

        On peut faire mieux. Observons la toupie lancée à grande vitesse sous une lumière électrique. Les masselottes semblent tourner lentement dans un sens puis dans l’autre et ainsi plusieurs fois, alors que la vitesse de rotation diminue. L’effet s’arrête quand on distingue les masselottes séparément donc à partir de 25 images par seconde soit, puisqu’il y a 3 masselottes, à environ 8 tours par seconde ou encore 480 tours par minute.

        Pourquoi la toupie semble-elle tourner dans un sens puis dans l’autre sous la lumière électrique ? C’est ce qu’on appelle l’effet stroboscopique. La lumière s’allume et s’éteint 50 fois par seconde (courant alternatif à 50 Hz). Les masselottes sont éclairées au même rythme. S’il n’y avait qu’une seule masselotte tournant à 50 tours par seconde elle serait éclairée une fois par tour et semblerait immobile. Comme il y en a trois c’est en réalité 50/3= 16,66 tours par seconde (1 000 tours/minute).

         Si la toupie tourne plus vite elle semble tourner en marche arrière. Quand elle atteint la fréquence électrique (synchronisation) elle s’arrête puis, quand la vitesse diminue encore, elle paraît tourner en marche avant. Le phénomène se reproduit quand les masselottes sont éclairées deux fois par tour, puis trois fois par tours, etc. Jusqu’à ce qu’on voie les masselottes individuellement. Si on a lancé la toupie très vite les masselottes peuvent être éclairées une fois tous les 2, 3, 4… tours, le phénomène est le même. Il suffit de compter combien de fois la toupie semble avoir changé de sens de rotation, pour savoir à quelle vitesse elle a été lancée. Par exemple, si ma toupie a changé de sens apparent de rotation 4 fois, c’est qu’elle a été lancée à plus de 3000 tours par minute (synchronisation à 3 000 ; 2 000 ; 1 000 et 500 t/min en tenant compte de l’effet de permanence rétinienne qui disparaît entre 500 et 300 t/min).

         Les anciens se souviendront des westerns d’autrefois ou l’on voyait les roues des chariots, lancés à pleine vitesse pour fuir les indiens, tourner en sens inverse. Le phénomène est à peu près le même, il ne dépend plus de la lumière mais de la vitesse de prise de vue.

20 000 pages vues sur mon site, 8 250 visiteurs uniques.

20 000 pages vues

Le 15/02/2020

        Quand les fleurs défient la lune

 

       Mon site web, siou-gilbert.e-monsite.com vient de dépasser les 20 000 pages vues et a reçu 8 250 visiteurs uniques (certains font ça en une heure !). Je les remercie.  J’ai publié 59 billets, 164 photos et 16 articles sur mes livres en 4 ans et demi.  Je me demande pourquoi j’ai fait ça. Il est temps de se poser la question en effet !

         J’ai voulu d’abord faire la promotion de mes ouvrages. Que j’ai illustrés par quelques photos inédites de la bataille de Mers el-Kébir conservées par mon père et des documents d’archives sur Portzmoguer.

        Et puis vanité aidant, j’ai ajouté des photos de peintures et de céramiques de mon cru (façon de parler pour les céramiques).

        Enfin, je me suis lancé dans un blog, qui ne fonctionne pas comme tel, fort heureusement. Par principe, je me tiens éloigné de l’actualité. L’abondance de commentaires éclairés nous aveugle, plus qu’il nous informe. Inutile d’en rajouter. Je serais plutôt dans la petite histoire, la langue ou les faits divers, dans ce qu’ils ont de farfelu et de parfois complexe. Le domaine scientifique m’inspire également car on y trouve les seules questions qui demandent une réflexion profonde et sereine. Et les savants ont bien plus d’imagination que les poètes. Je crains la philosophie et la politique m’exaspère. Je me rends compte tardivement, que pendant une grande partie de ma carrière, j’ai pratiqué des méthodes et appliqué des idées, que je réfute maintenant.

        Je n’ai pas répondu à la question, pourquoi ? Je le sais bien allez, toutes ces informations ne pourront être inscrites sur ma tombe faute de place. Ce serait dommage qu’elles soient perdues !

        Quant au titre, "Quand les fleurs défient la lune",  mon sujet est futile (les fleurs) mon but est inaccessible (la lune).  

Une nouvelle, dans le recueil

Les secrets de Mardi gras

Le 31/01/2020

        "Le surlendemain du Mardi gras, cinq femmes du village se présentaient au bureau de police de ..."

        Telle est la première phrase de "L'Affaire Lerouge" d' Émile Gaboriau publié en 1886, considéré comme le premier roman policier français contemporain, celui qui aurait inspiré Sherlock Holmes à Conan Doyle. C'est le point de départ choisi par La Gidouille pour émoustiller l'imagination des auteurs de ce livre qui devaient poursuivre cette première phrase à leur guise, sans forcément faire du polar.

        La nouvelle "Les mystères de Camen" nous transporte dans un hameau du Sud Finistère ou se passent des choses étranges, un dentier disparaît et un homme reparaît après avoir été enlevé par des extraterrestres. Péripéties des années cinquante dans la campagne bretonne.      

Les 50 ans de la naissance de Philippe Siou le poète disparu

Philippe Siou, le poète disparu

Le 21/01/2020

          Il y a 50 ans, le 21 janvier, naissait Philippe Siou. Disparu en 2013, le prof de lettres nous a laissé une centaine de chansons, qu’il chantait dans les bars et les boîtes de Lille. Leur énormité faisait rire parfois ou laissait pantois les auditeurs qui n’en croyaient pas leurs oreilles. Mais à les lire on ressent le spleen qui sous-tend toute son œuvre, l’ailleurs du poète au milieu du désert des hommes, qu’il évoque dans une langue savante, mêlée de vieux français, d’argot, de régionalismes et de néologismes savoureux.

Philippe mon fils, tu nous manques.

Ses chansons ont été rassemblées dans un livre : La pipe à l’envers chez Edilivre.

 

LES VACANCES

Voilà fermées les scoles, et adieu l’institutrice

L’humanité se bronze au feu du Dieu qui brûle

La maîtresse bikine sur les plages d’Ibize

Madame a bien maigri et elle s’en congratule.

 

 Ils ont acquis ticket pour un bateau qui cingle

Ou désiré souper dedans le gros Boeing.

Déjougués ils s’ébattent en sandales au tarmac

En leur pupille tangue un rêve de hamac.

 

D’aucun vont en Asie, et son frère à la pêche.

Mais il faut aller loin, au loin que l’autre ignore.

La sandalette hardie foulera Marrakech,

Madame fut roulée des vagues du Bosphore.

 

De mon banc je les mire se ravir à l’exote

Et je songe en fumant à mon petit voyage

Croisière verticale, sur mon banc, sous la flotte.

Plus seul qu’un mort d’hier et son canard sauvage.

 

Ils reviendront hélas, pleine pogne d’images,

Le campeur héroïque et le touriste sage,

Me parler de la lune et du dresseur d’iguane,

C’est qu’ils ont vu Le Caire. J’écrase ma gitane.

 

Parfois un avion tombe, c’est Dieu qui rend justice.