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Blog

Baptême des bleus à l'ETM traditions et anecdotes mémorables

Batême aux Ecoles Techniques de la Marine

Le 28/03/2025

Le baptême ETM

Septembre 1963, je suis reçu aux Écoles Techniques de la Marine de Pontanézen à Brest. Me voilà pratiquement assuré de devenir un cadre de la Direction des Constructions et Armes Navales (DCAN). J’ai bien entendu dire qu’un baptême carabiné est réservé aux bleus mais ce ne doit pas être si terrible. Rendez-vous est donné place de Strasbourg ou un car de la marine nous prendra pour nous conduire à l’école.

Un énorme véhicule bleu nous embarque. À deux cents mètres du portail de l’école, le car s’arrête. Il faut descendre. Les anciens nous attendent armés de matraques confectionnées avec des plans d’atlas, en papier fort roulé serré.

« En canard ! » L’injonction est appuyée de coups de matraques. Nous obéissons plus ou moins vite mais il faut s’y résoudre. Tous accroupis nous progressons vers la porte de l’école. Pour l’instant l’humiliation est plus forte que la douleur mais l’exercice, qui sera répété maintes et maintes fois, deviendra bientôt une véritable épreuve. Enfin on peut s’assoir dans l’amphi, discours sur les traditions sacrées de l’école. Les consignes sont données pour la semaine. Il faut apporter un bleu de chauffe et chacun devra fournir un litre de cachet bleu, le vin à douze degrés, le rouge qui tache. Commence l’apprentissage du bleu.

D’abord les chansons : « La vieille » hymne de l’école, effectivement très vieux puisqu’on y parle de l’école de Maistrance (à ne pas confondre avec l’école de Maistrance qui forme les officiers marinier) créée en 1820 et qui a fonctionné jusqu’à 1912. J’en entends encore des paroles :

« Parfois on voit déambuler

Dans les rues sans se presser,

Un joyeux groupe chantant toujours

Le vin, la pipe et les amours… »

Puis « La jeune » qui me semble dater d’avant-guerre à cause de paroles de père de famille (on recrutait plus vieux à l’époque). On chante à genoux sur les tables, sans doute pour nous mettre sur les rotules et ça fait mal.

Encore cinq jours à tenir. Parfois nous avons le droit à un moment de détente sur le terrain de sport. Il faut trouver des trèfles à quatre feuilles ou faire des tours de piste, la veste à l’envers, en chantant « Petit papa Noël » de Tino Rossi. Ou moins élégant, à la file indienne, collés les uns aux autres en psalmodiant : « J’ai quelque chose de pointu qui me rentre dans le cul ».

L’aspect psychologique n’est pas négligé. Il est prévu qu’il faudra passer à la piscine pour la traverser en apnée. Parmi nous certains ne savent même pas nager. C’est l’angoisse. Les anciens les installent sur une table à dessin pour apprendre la brasse. C’est comique la bonne volonté qu’ils mettent à gesticuler sur le ventre. Une fois l’apprentissage de la nage effectué nous descendons un par un à la piscine. Une grande bâche dissimule le bassin. Elle s’ouvre et le malheureux nageur est précipité dans une baille pleine d’eau. Il n’y a pas eu de noyé cette fois.

Dans les moments de détente nous faisons des fleurs en papier crépon, je ne sais pas encore à quoi elles vont servir mis à part la Romance à la rose, petite chanson ridicule que nous devons chanter à genoux pour une gente dame hypothétique. On s’entraine avec des poireaux.

« La fleur que ma main vous donne, cueillie au lever du jour

Est une rose d’automne, qui vient du jardin d’amour

Si vous l’effeuillez Madame, ayez des gestes très doux

Car c’est le meilleur de mon âââme, cueilli pour vous. »

 

La Poste a des problèmes de célérité et de respect des hommes

La Poste

Le 27/02/2025

La poste

Une lettre postée à La Rochelle le 16 décembre 2024, est arrivée à Brest le 24 janvier 2025. Nous savions qu’elle était en chemin depuis Noël, aussi quelle joie de la voir arriver chez nous. Quelle célérité ! 38 jours de voyage, presque en plein hiver.

Les sacs bourrées de lettres, chargés à l’aube dans le coffre de la diligence de la poste, sur la grande place de la ville huguenote, par les employés emmitouflés qui se pressent dans le froid humide de ce matin de décembre, portent les écrits soigneusement calligraphié de notaires consciencieux, de parents inquiets, d’amoureux séparés, de débiteurs en retard ou de créanciers exaspérés, de soldats et de marins loin de leur famille, d’écrivains désespérés, de poètes maudits, d’enfants exilés… enfin toute la joie, la misère et l’espérance d’un peuple, dans ces lettres qui arriveront à destination, sorties des sacoches de cuir des facteurs familiers, distribuées deux fois par jour aux destinataires impatients.

La diligence est partie, tirée par quatre postiers bretons fringants, crinière au vent. Ils ne voient pas la route car on leur a mis des œillères mais ils sentent aux jarrets, les côtes qu’il faut gravir en tirant la lourde voiture. Le fouet claque sur leur échine sans les toucher, leur intimant l’obligation de tirer plus fort. Sous les encouragements orduriers du cocher, les fers de leurs sabots lancent des étincelles sur les cailloux du chemin où d’ornières en nid de poule, rebondissent les roues cerclées de fer du char du courrier. Les chevaux en leur for intérieur pensent au relai de poste où dételés, bouchonnés, on leur mettra un sac d’avoine sur le museau. Ils resteront debout, pensifs et frissonnants en attendant de nouveaux efforts, de nouvelles routes, encore des claquements de fouet et des invectives dans une langue inconnue.

Sur les belles routes de France, ombragées par des lignes d’arbres centenaires, le courrier avance vite, distribué à qui de droit, dans le moindre hameau, à chaque ferme isolée. Point de boîte aux lettres, la missive est donnée en main propre avec les nouvelles que le facteur augure : « C’est de votre fils du Tonkin, ça fait un an qu’il y est, il va revenir bientôt, va ! » Ça mérite bien un verre de vin.

Trente-huit jours pour faire près de cinq cent kilomètres, ce n’est pas un exploit, mais le résultat du travail obstiné de La Poste (la lettre aurait pu ne jamais arriver). L’oiseau bleu qui figure sur son sceau a voyagé sur le dos d’un escargot, à cause des grèves.

L’organisation gigantesque robotisée s’est perdue dans un management forcené. Le fouet ne sied pas aux hommes, ils en meurent parfois (des dirigeants de La Poste ont été condamnés pour ça).

La Cour des comptes estime que La Poste coûte trop cher (bénéfice net en 2024 : 1,4 milliard d'euros). Un service public trop cher ? Pas rentable ? Yaka le supprimer. Comme disait Staline, le problème c’est les hommes, plus d’hommes plus de problème. 

Philippe Siou, prof de lettres et poète, 1970-2013

Philippe Siou

Le 28/01/2025

Philippe Siou

Tu nous as quitté il y a douze ans, la douleur est toujours là. La tempête de ces jours de fin janvier nous rappelle celle du 28 janvier 2013 où dans la nuit, nous roulions vers toi dans l’enfer trouble des bourrasques et des larmes.

Tu nous a laissé un livre de chansonnettes comme tu disais : « La pipe à l’envers ». Tu les chantais dans les boîtes et les bars de Lille où leur énormité faisait rire parfois ou laissait pantois les auditeurs qui n’en croyaient pas leurs oreilles.

Mais à relire ces textes, ces poèmes dans tous les sens du terme, on ressent le spleen qui sous-tend toute ton œuvre et ta vie, l’ailleurs du poète au milieu « du désert des hommes » évoqué dans une langue savante, mêlée de vieux français, d’argot, de régionalismes et de néologismes savoureux. Chansons insolites, insolentes et rebelles : « Que mâle mort poigne vos ors et vos toasts. » La messe est dite. Il faut vivre encore un peu.      

50 000 visiteurs uniques pour mon site

50 000 visiteurs uniques

Le 30/12/2024

50 000 visiteurs

Mon site, http://gilbert-siou.e-monsite.com a dépassé fin 2024 le seuil des 50 000 visiteurs uniques et des 147 000 pages consultées depuis sa création. Après un démarrage poussif, il est parvenu à capter l’attention de plus de 30 visiteurs uniques par jour, consultant environ 90 pages, soit 3 pages en moyenne par visite (sur l’année 2024).

Outre un résumé de ma bibliographie, on peut trouver sur le site les fiches des 17 livres que j’ai publiés (il y en aura d’autres peut-être), soit quatre récits de vie, six romans historiques, deux essais, un policier, un de science-fiction et trois recueils de nouvelles. J’ai aussi participé à cinq recueils de nouvelles, ouvrages collectifs.

 On trouvera sur le site 300 photos dont 190 de mes œuvres : peintures, dessins, sculptures, terres-cuites, ainsi que des photos originales de la bataille de Mers el-Kébir apportées par mon père qui participé au combat ou encore des photos personnelles des années cinquante.

   Mon site propose également un blog comportant plus de 130 articles traitant de sujets divers de société : principalement sur l’histoire, la politique, les arts, les mœurs, les sciences, la grammaire, des souvenirs personnels, des comptes rendus de lectures, etc. J'ai exclus l'actualité, l'évidence d'un jour peut être l'erreur du lendemain.

J’ai mis de tout sur ce site. Les sujets qui m’intéressent (et qui n’intéressent pas tout le monde) et ce que j’estime pouvoir montrer de ce que j’ai produit. En fin de compte, rien de vraiment sérieux, parfois farfelu, au lecteur de faire le tri. J’aurai pu intituler ce site : « L’éloge de la sottise » mais ça aurait fait un peu prétentieux.

 

Peut-on supprimer la gendarmerie nationale ?

La gendarmerie

Le 28/11/2024

De la maréchaussée

La moustache faisait le gendarme. Du haut de son cheval, noblement coiffé de son bicorne, sabre au côté, le gendarme en imposait d’autorité virile, incontestable. Une guerre de la moustache eu lieu en 1832. Le ministre de la guerre dans sa toute-puissance, imposa à tous les militaires le port de la moustache mais les gendarmes en furent privés. Tollé, grogne, indignation. Il fallut le maréchal Soult pour leur rendre justice et rétablir le poil obligatoire sur la lèvre supérieure des gendarmes en janvier 1833. Ils l’ont gardé jusqu’en 1933 où enfin elle ne fut plus qu’optionnelle (envisageait-on déjà la féminisation ?).

La maréchaussée, héritière des archers du Chevalier du guet, fut finalement supprimée à la révolution. Elle évoquait sans doute trop de mauvais souvenirs pour les révolutionnaires. La gendarmerie moderne fut instituée. Son rôle principal, outre le maintien de l’ordre, était de surveiller les armées, chasser les déserteurs pour les ramener au combat et rechercher les insoumis (conscrits qui cherchent à échapper à l’armée). Le commandant Parquin conte qu’un gendarme l’a arrêté alors qu’il se retirait de la ligne, une balle lui ayant traversé la figure à la bataille de Ciudad Rodrigo en 1811. Plus modestement, je fus interpelé par un gendarme maritime à la porte Castigneau de l’arsenal de Toulon en 1967, pour porter des socquettes noires avec un uniforme kaki (au lieu des socquettes assorties).

En temps de paix, la police hors des villes leur est confiée. La différence principale entre un militaire et un fonctionnaire, c’est que le militaire tire sur ordre quand le fonctionnaire ne peut faire usage de son arme qu’en légitime défense. Autant dire qu’aujourd’hui le statut de militaire des gendarmes n’a plus de justification (pas plus que leur désastreux logement en casernes). La surveillance de la couleur des chaussettes et de la délinquance des militaires peut se régler dans le cadre général de la police.

L’Europe demande instamment à la France de supprimer l’usine à gaz de la gendarmerie, coûteuse et sous employée. Un premier pas a été fait en la rattachant au ministère de l’intérieur mais aucune économie ni simplification n’en résulte, bien au contraire. Doublons et rivalités persistent (et ne parlons pas de la police municipale).

La pusillanimité de nos gouvernants (ou l’électoralisme) conduit à limiter les réformes de productivité, forcément impopulaires. Supprimer la gendarmerie, quel tsunami ! Enfin la simplification et les économies sont impossibles, si on prend pour principe de créer un nouvel organisme (et des lois) à chaque problème qui se présente, fut-il ponctuel. La ministre de l'Agriculture propose la création d'un "Conseil d'orientation pour la protection des cultures" quand les agriculteurs répandent du fumier à la porte des préfectures. On se demande ce qui est le plus propre à régler les problèmes de nos paysans. 

Le panorama de l’administration française ressemble à un tableau de Jérôme Bosch, c’est beau, inventif, foisonnant, mais ça fait peur. Et c’est très cher !

 

Ecriture et langage, la forme et le fond, sens et beauté.

L'écriture

Le 28/10/2024

L’écriture

Mon grand-père disait : « L’écriture est la science des ânes. » Il n’écrivait pourtant pas si mal, si j’en juge par les lettres qu’il écrivait à ma grand-mère pendant la guerre de quatorze. Quant à moi, l’instituteur me cantonnait à la plume sergent major, raide comme une baïonnette, alors que les autres avaient le droit à une plume plus souple. Il prétendait que je n’étais pas prêt pour les pleins et les déliés, que j’écrivais trop mal. Je me vengeais en multipliant les pâtés et les ratures sur mes cahiers cornés. Nous étions encore loin des crayons à bille encore interdits au collège en 1953 quand j’y entrai.

Le besoin de communiquer par signes graphiques est sans doute apparu avec le langage : Un ours schématisé suivi d’une croix gravé sur l’entrée d’une grotte : « N’entre pas ici y a un ours… » Premiers idéogrammes (littéralement qui dessine des idées) ou parole écrite. Entre trois et quatre mille ans avant notre ère, les hommes ont commencé à normaliser l’écriture en Égypte et en Mésopotamie mais notre écriture (latine) est issue d’une longue évolution de l’écriture phénicienne.

Idéalement une lettre correspond à un son de la langue parlée mais nous n’en avons pas assez pour cela. À chaque fois que le nombre de lettres ne coïncide pas avec le nombre de sons on est obligé de multiplier les règles spéciales et les signes additionnels (accents, points, cédille, lettres muettes, associées, redoublées, etc.). Ces règles spéciales souffrent aussi d’exceptions qui engendrent de nouvelles règles, d’où une complication infernale nommée orthographe et les fautes qui s’en suivent.

En breton ancien toutes les lettres se prononçaient, maudits soient les universitaires qui ont inventé l’orthographe bretonne dont on n’a nul besoin. Certaines langues ont un alphabet sur mesure, le cyrillique par exemple, qui rend les fautes quasi impossible. Les chinois ont introduit l’alphabet phonétique pinyin qui permet l’écriture à ceux qui n’ont pas une connaissance suffisante des idéogrammes. Le nushu, système d’écriture syllabique  réservée aux femmes dans la province de Jiangyong, permettait à celles-ci de communiquer à l’insu des hommes. La scolarisation des filles étant interdite, l’écriture nushu était enseignée par les grands-mères au sein des foyers chinois.  

L’écriture est parfois belle. Elle peut refléter la personnalité (Marx écrivait avec ses griffes, son écriture était presque indéchiffrable) mais la graphologie est une science molle, sans démonstrations rigoureuses (le capitaine Dreyfus en a fait les frais). Chaque écriture peut être ornée, l’art de la calligraphie est de toutes les cultures. L’arabe y est particulièrement favorable (le Coran fut le premier livre jamais écrit en langue arabe d’après Muhammad Hamidullah). D’autres écritures rivalisent d’originalité et d’élégance, les tortillons du malayalam ou le surlignage de plusieurs écritures indiennes, le bengali par exemple, qui semblent écrites sous la ligne.

On peut dire que dans l’écriture c’est le fond qui compte et non la forme, il reste néanmoins que les plus beaux mots d’amour sont écrits à la main. Un clavier n’obtiendra pas le même effet, même en ajoutant des émoticônes ! Les petits billets ornés de cœurs, que les collégiens s’échangeaient sous la table, ont presque disparu. Si les téléphones sont interdits, ils reviendront peut-être.           

La numérologie va vous dire votre avenir, ou celui d'un autre

La numérologie

Le 26/09/2024

Numérologie

« Les nombres ne servent pas qu’à compter. Les mathématiques servent à mesurer des quantités quand la numérologie s’intéresse à la valeur symbolique et à la résonnance des nombres. Chaque nombre représente une influence, une vibration subtile et détermine un de nos nombreux conditionnements. La numérologie est l’art de faire parler les nombres. Il s’agit pour l’artiste numérologue d’interpréter la symphonie des nombres qui jalonne notre vie. » (Roger Le Lann, préface de “La numérologie” sans prétention par Mady)

 Les nombres des anciens grecs étaient notés par des lettres. Aujourd’hui pour le chiffre un on écrirait U, pour deux D… etc. Cette notation peut faire apparaître dans un calcul, un mot ayant une signification. Zorba en calculant la surface du champ qu’il veut vendre, tombe sur le mot MORT en multipliant la longueur par la largeur. On comprend qu’il hésite à le vendre en l’état.

Pythagore (580-495 av. J.-C.) fonde une secte dont il est le gourou. Son enseignement porte sur la théorie des nombres en relation avec la géométrie (on connait le théorème qui porte son nom et qu’on appelle aussi le pont aux ânes pour les élèves qui refusent de comprendre une évidence). Le fait de représenter les chiffres par des lettres engendre une dérive ésotérique. Les pythagoriciens utilisent la somme des chiffres donnés par les lettres d’un mot pour associer une valeur à celui-ci. Ce procédé est à la base de la numérologie. Cette pratique est reprise par la tradition cabalistique juive. « C’est ici qu’il faut de la finesse ! Que l’homme doué d’esprit calcule le chiffre de la bête, c’est un chiffre d’homme : son chiffre, c’est 666. » (L’Apocalypse 13-18. Le nombre 666 est la somme des lettres de César-Néron en hébreu ou 616 en grec pour César-Dieu.) On peut penser aussi aux dimensions du temple de Jérusalem, au nombre d’or, etc…

Correspondance des lettres et des chiffres

1

2

3

4

5

6

7

8

9

A

B

C

D

E

F

G

H

I

J

K

L

M

N

O

P

Q

R

S

T

U

V

W

X

Y

Z

Exemples d’utilisation de la numérologie (selon le livre de Mady) :

E

M

M

A

N

U

E

L

M

A

C

R

O

N

5

4

4

1

5

3

5

3

4

1

3

9

6

5

En additionnant tous les chiffres nous obtenons : 58, 5+8=13, 1+3=4. La personnalité d’Emmanuel Macron est donc du type 4. C’est-à-dire qu’il est discret, méthodique, volontaire, fidèle en amitié, têtu…

Son chemin de vie obtenu en additionnant les chiffres de sa date de naissance donne 3 : « Un tapis rouge se déroule sous vos pieds à la naissance. Vous êtes venu dans cette vie pour créer et rayonner. Vos outils pour la réussite : le travail sur soi, un brin d’humour, la lucidité pour ne pas tomber dans le piège de l’autosatisfaction béate en astiquant votre ego chaque matin histoire de briller pour le plaisir. »

Les chiffres de votre année, addition de la date de naissance et de l’année courante (5  pour 2024) indiquent qu’il y a de l’électricité dans l’air, vous serez freiné dans vos désirs de changements. L’énergie est bonne mais vous ne devrez pas surestimer votre potentiel de récupération et attention au stress, ce qui serait un comble, vu l’état d’excitation dans lequel vous êtes déjà… Pour l’année 2025 (le 6) vous êtes à un carrefour de possibilités attrayantes, de la scène artistique à la présidence de la république (authentique !) mais il faudra assumer vos choix jusqu’au bout, en maîtrisant votre tendance au perfectionnisme, au narcissisme et à l’exigence démesurée… 

Ceci n’est qu’un bref aperçu des possibilités de la numérologie. Tout comme l’astrologie  elle n’est fondée sur rien de scientifique et n’a donc aucune valeur autre que celle de divertissement. Les indications sur la personnalité ou les prédictions obtenues sont suffisamment floues pour que tout le monde y trouve son compte, voire son bonheur. Parfois dans un éclair de génie, madame Irma tombera juste et vous dira ce que vous savez déjà. Quant à l’avenir, rien n’est plus difficile à prévoir.

Homme de Dénisova, nouvelle espèce découverte par son ADN

La gamine de Denisova

Le 29/08/2024

La gamine de Dénisova

       En ce temps-là, il y a environ 50 000 ans, une adolescente de douze ou treize ans est morte dans une grotte du massif de l’Altaï en Sibérie. Elle ne se doutait pas probablement, que sa disparition allait déclencher une révolution. Et que la dernière phalange de son petit doigt (c’est tout ce qu’il reste d’elle) révèlerait en 2010 une nouvelle espèce d’hommes préhistoriques, contemporaine des Néandertaliens et homo sapiens. On l’a appelée Homo denisovensis du nom de la grotte où on l’a trouvé.

      On peut se demander s’il s’agit réellement d’une révolution. L’évolution buissonnante du genre homo laisse supposer que de nombreuses espèces n’ont pas encore été découvertes. Quand on parle d’espèces il faut entendre plutôt morpho-espèces car elles sont fécondes entre-elles. À la différence de l’âne et du cheval, espèces différentes car le mulet ou le bardot sont infertiles.

      Quel lupanar dans les grottes ! Tout le monde couche avec tout le monde, les dénisoviens, les néandertaliens et les sapiens se mélangent, chacun apportant des avantages génétiques permettant de s’adapter à la nourriture disponible, à l’altitude, au froid, aux maladies du climat tropical… Ainsi sapiens et néandertaliens peupleront l’Europe et sapiens et dénisoviens l’Asie (je simplifie). Les alliances néfastes élimineront les malchanceux. Restent les mieux adaptés. Le premier métis connu est une fille de 90 000 ans dont le père était dénisovien et la mère néandertalienne.

      La véritable révolution est le mode de découverte des dénisoviens à partir d’un os minuscule. Une nouvelle forme humaine était identifiée à partir de son ADN, non pas par ses fossiles mais par ses gènes dont on retrouve partout la trace, surtout en Asie. La génétique apporte aussi la preuve que sapiens et néandertaliens pouvaient se reproduire entre eux (il y a quinze ans les scientifiques croyaient avoir prouvé le contraire).

      La gamine dénisovienne était plutôt jolie. De loin elle ressemblait à sa robuste cousine néandertalienne mais son visage sans menton était plus plat et plus large, les arcades sourcilières ne se rejoignaient pas au milieu du front comme celles des néandertaliens. Son crâne en forme de ballon de rugby (de capacité supérieure à la nôtre) semble porter des lunettes de moto avec ses orbites presque carrées et ses arcades sourcilières bien séparées. Qui sait si en la voyant dans la rue aujourd’hui, on ne la prendrait pas pour une touriste chinoise un peu costaude.

      On trouve moins d’outils en pierre en Asie qu’en Europe car l’usage général du bambou permettait de limiter la taille fastidieuse des galets. En revanche on trouve des traces d’utilisation du feu depuis 800 000 ans ! La domestication du feu attestée, daterait de 400 000 ans environ. La cuisson des aliments a accéléré l’évolution. L’économie sur l’énergie de digestion a profité au cerveau, le système digestif a diminué de 40 % (par rapport aux primates) quand la capacité crânienne augmentait plus vite que la stature. Notre gros cerveau est dû à la cuisson des aliments (les crudivoristes ne sont pas pour cela des imbéciles). La gamine dans sa grotte devait appliquer des recettes de cuisine, on a la preuve que certains dénisoviens cuisait le poisson à l’étouffée. Les chasseurs-cueilleurs mangeaient tout ce qu’ils trouvaient, parfois des choses peu ragoutantes. La cuisine chinoise en garderait-elle la mémoire ?

     Nous avons en nous 1,8 à 2,6 % d’ADN néandertalien et les Extrême-Orientaux portent de 1 à 5 % d’ADN dénisovien. L’avenir de l’espèce humaine serait-il dans le mélange ?

       Lire “L’énigme Denisova” de Silvana Condemi et François Savatier chez Albin Michel.