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Principe de précaution, la Covid
Le 29/01/2021
Peut-on appliquer le “principe de précaution” au sujet de la covid 19 ? Nos gouvernants empêtrés dans la pandémie, l’utilisent-ils ? Est-ce à bon escient ? L’énoncé du fameux principe se trouve dans la loi du 2 février 1995 “relative au renforcement de la protection de l’environnement” dite loi Barnier (Article L.110 paragraphe II 1er alinéa). Il ne s’agit pas ici précisément d’environnement, mais l’analogie est forte et le principe de précaution est souvent présenté comme universel.
Il s’énonce comme suit : « Le principe de précaution, selon lequel l’absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l’environnement à un coût économiquement acceptable.»
En première lecture on ne comprend rien mais il faut excuser le législateur qui a dû, pour rédiger ce texte, tenir compte de centaines d’avis éclairés et divergents. Je vais néanmoins (terme de juriste qui annonce que ce qui vient d’être dit ne sera applicable que dans certaines circonstances, c’est le fameux en même temps de Macron) tenter de comprendre, comment on peut appliquer le principe de précaution sauce Barnier, au risque covid.
1. Nous sommes dans “l’absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment”. Quand on parcourt l’histoire des sciences, les certitudes de chaque époque sont inévitablement mises en défaut à la génération suivante. On ne peut pas prouver qu’une hypothèse est vraie, on peut seulement prouver qu’elle est fausse. Bref, nous n’avons pas de certitudes et nous n’en n’aurons jamais, qu’elles soient scientifiques ou techniques. Le principe de précaution devrait donc s’appliquer en tous temps, en tous lieux, en toutes matières et en toutes circonstances. Autant dire qu’il est trivial et n’apporte aucune aide à la décision, particulièrement pour une pandémie.
2. “L’absence de certitudes ne doit pas retarder l’adoption de mesures visant à prévenir un risque”. Le premier item était inutile, celui-ci est nébuleux. On sent effectivement qu’il manque quelque chose. Si le risque n’est pas identifié ou circonscrit, comment prendre des mesures contre lui ? Dans le cas de la covid, nous connaissons de mieux en mieux le risque, mais nous sommes encore loin des certitudes, notamment pour la contamination.
3. “L’adoption de mesures effectives et proportionnées visant des risques de dommages graves et irréversibles”. Ici la poésie législative fait merveille. Les lois sont tellement peu appliquées, qu’elles incluent dans leur texte que les mesures à prendre doivent être effectives et non pas intentionnelles. Et les mesures doivent être appliquées proportionnellement au risque. Celui-ci n’est pas le même pour tout le monde : Les gouvernants ont le risque d’être trainés en justice et de ne pas être réélus, les médecins d’être débordés, le quidam vieux de mourir, le quidam jeune estime le risque minime et le complotiste qu’il n’existe pas. Voilà donc des estimations divergentes qu’il faut résoudre par des mesures générales, effectives et proportionnées. Est-ce possible ?
4. Le plus grave enfin : “à un coût économiquement acceptable”. Ce coût économiquement acceptable paraît incongru dans le contexte. Il serait plus intéressant de parler de coût en matière de santé, de biodiversité, de n’importe quoi et non d’euros qui n’ont jamais tué personne. La loi admet donc qu’on laisse des gens risquer la maladie, l’accident, la mort peut-être, si ça coûte trop cher de lancer les actions de prévention ou de supprimer une activité économiquement juteuse. Le président a dit : « Quel qu’en soit le coût ». Il n’applique donc pas le principe de précaution et c’est heureux. Mais pour combien de temps ?
Le principe de précaution en l’occurrence, sert surtout quand le gouvernement fait systématiquement fuiter ses décisions avant de les rendre publiques, pour sonder l’opinion. Avec la complicité délicieuse des médias. Tyrannie de la communication.
Le 05/01/2021
J’ai horreur du téléphone. Pourquoi donc ? Ça remonte à loin. Je devais bien avoir 20 ans quand j’ai téléphoné la première fois. Ce fut un échec car je tenais le combiné à l’envers. Je parlais dans l’écouteur et écoutais côté microphone. La honte m’en est restée. Le combiné combine, comme son nom l’indique, le récepteur et l’émetteur dans une espèce de poignée très pratique en bakélite (polymère synthétique du benzène), noire à l’origine, relié par un fil en tortillon qui permet de s’écarter à une distance variable du support relié au réseau. Ce combiné permettait de raccrocher tout en nuances. Brutalement si on est en colère (l’appareil est très solide), délicatement pour une conversation confidentielle, avec désinvolture voire avec négligence si l’interlocuteur nous ennuie.
Malheureusement, le téléphone était un outil indispensable pour mon métier. J’ai toujours préféré aller voir les gens plutôt que de leur téléphoner. Mais c’était rarement possible. Dans les années 70, il fallait parfois attendre des heures pour avoir une communication entre Toulon et Paris. Attente détestable. Autant dire qu’une fois la liaison établie, il n’était pas question de parler de la pluie et du beau temps.
Et le téléphone est synonyme de mauvaises nouvelles. Avec l’âge, j’en ai reçu quelques-unes, si bien que je ne peux plus entendre une sonnerie sans sursauter. Ce n’est pas la faute de cette machine si elle génère de l’angoisse. Autrefois les catastrophes familiales arrivaient par télégramme. À la mine du facteur qui vous remettait le papier bleu plié, on pouvait se préparer au pire. Le téléphone vous frappe directement à l’estomac.
Je n’aime pas le téléphone. Professionnellement, il suffisait par politesse, de s’enquérir de la santé de votre correspondant avant d’aborder le sujet principal. Une conversation de 10 minutes, c’était déjà très long. Aujourd’hui avec les communications illimitées, vous passez pour un goujat si vous n’avez pas fait le tour de l’actualité, commenté la météo, raconté les dernières blagues d’Internet, disserté sur la déforestation de l’Amazonie ou échangé sur les derniers scandales des pipoles, avant de demander si tonton peut venir avec son masque. Une heure ça dure, parfois plus. Le cerveau est passé aux micro-ondes, presque inoffensives, du bla-bla-bla.
Il faut reconnaître que nos téléphones mobiles sont des objets extraordinaires. Beaux déjà, ils contiennent un annuaire téléphonique, une encyclopédie, une calculatrice, une horloge, un télégraphe, un appareil photo, une galerie d’art, une boutique de Géo-Trouvetout, des jeux addictifs, un magnétophone, un vidéophone, etc. et un téléphone presque normal. À condition de savoir s’en servir, ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Et quel progrès en 50 ans ! Notre téléphone est 1200 fois plus rapide, a 220 fois plus de mémoire morte et 500 fois plus de mémoire vive, que l’ordinateur de bord d’Apollo 11 (qui pesait 40 kg). Le grand pas qu’Armstrong fit sur la lune, paraîtra bien modeste quand on fera le premier selfie avec un Martien.
L’avantage de ce téléphone, c’est qu’au lieu de se parler, souvent on s’écrit. Par exemple il est plus facile taper : « Je te quitte » que de le dire. La réponse écrite sera différée, plus réfléchie, sans être moins douloureuse. Et si le nouvel ex. appelle, il tombera dans une boîte vocale sans fond.
Souvent le téléphone pleure, comme chantait Claude François.
Le 18/12/2020
J’ai dix ans, j’entre en sixième. Je suis le plus petit de la classe. La sixième M4, une espèce d’enfer froid où je dors mal, troublé que je suis par des professeurs consciencieux et agités comme des abeilles, ou plutôt des fourmis qui piquent. Les notes tombent comme des bouses. Elles sont inscrites au fur et à mesure sur le carnet de correspondance, les profs signent en face pour vérifier qu’il n’y a pas de fraude. Le carnet est présenté, signé des parents, le lundi matin au premier cours. S’il n’y avait que des bonnes notes dessus, ce serait facile. Papa signerait presque sans regarder, dans un élan d’amour pour son rejeton si brillant, dès le samedi midi et la bonne humeur règnerait tout le week-end.
Maman signe le lundi matin, à la dernière minute, parce qu’il faut bien signer. Le carnet n’est pas beau. Papa je suppose, préfère ne pas le voir mais il sait. Tout le dimanche je cherche un moment favorable pour le lui présenter, car maman prétend que c’est à lui de signer. Généralement, j’en trouve pas.
Je dois inscrire au moins un zéro chaque semaine en orthographe. La prof s’obstine à noter la dictée sur vingt au lieu de la mettre avec les questions. Le zéro sec fait mal, souligné deux fois par cette salope, qui met son paraphe rageur en marge. Impossible de tricher. Même dix en orthographe (juste un 1 devant le zéro) serait complètement invraisemblable. Comment avoir plus que zéro ? Quatre points par faute, une demi-faute pour l’orthographe d’usage et un quart de faute pour les accents, s’ils ne relèvent pas d’une faute de grammaire : zéro ! N’en parlons plus… mais une douzaine de bulles dans un trimestre, ça fait baisser la moyenne !
Surtout qu’ailleurs ça vole pas bien haut non plus. En français j’atteins la moyenne nulle part, je frôle le nul en anglais (j’écris “englais” sur mon carnet, par contamination des langues). Dans les autres matières, les notes sont aléatoires c’est-à-dire déterminées par la chance : une leçon apprise à propos, j’en apprends encore quelques-unes, que je récite à maman ou à papa par gros temps, un cours bien écouté et retenu, car intéressant, une tricherie réussie, de bonnes bases en mathématiques où je dépasse fréquemment la moyenne… J’arrive ainsi sans effort particulier, à une moyenne générale de dix tout juste. A signaler une moyenne de 11,6 en éducation physique, reflet équitable ou plutôt flatteur, de mes performances olympiques.
Le choc est rude pour mes parents à la lecture du bulletin du premier trimestre. Les Parisiens découvrant le Bulletin de la Grande Armée après la Bérézina ne devaient pas être plus stupéfiés. Moi aussi ! Je croyais naïvement que 10 n’était pas une si mauvaise moyenne, que j’avais des réussites par-ci, par-là : quatrième en Histoire avec 19, sixième en sciences naturelles avec 13,5… mais c’est là tous mes exploits. Une reprise en main est aussitôt décidée. Papa :
– Je vais m’occuper personnellement de tes devoirs et de tes leçons, finis les jeudis dehors à traîner, finis les illustrés stupides que tu lis trente-six fois de suite. Je vais te faire travailler moi…Tiens-toi droit et mouche ton nez !
– Ma moyenne, c’est à cause des zéros en orthographe.
– Et cinq en Anglais !
– Cinq et demi.
– Tu vas voir !
J’ai été trop loin, une injustice ne motive pas une impertinence. Il ne m’a pas battu cependant.
Mais j’aurais dû me méfier, il s’est vengé de mon bulletin désastreux. Pendant les vacances de Noël, il m’a fait étaler la misère de mes outils de travail, tâchés, cornés, illisibles, cousus de fautes. Il avait bien raison de ne pas les regarder précédemment, notre moral en aurait pâti. J’ai récité quelques leçons anciennes réapprises, refait des exercices pas trop difficiles, distripé un peu d’anglais (Distriper, de stripou, tripes : parler approximativement) mais le plus dur m’attendait.
Dans la cheminée de ma chambre, grand-père a mis un pilgos (une souche) à brûler, une douce chaleur fait rayonner nos joues éclairées par le feu devant lequel demain, s’étaleront les cadeaux. À 8 heures, maman me réveille pour aller à la messe. Dans la cheminée, rien que de la cendre. Il fait froid, les cadeaux ne sont pas encore arrivés. Après la messe, je cours plein d’espoir, pour rentrer à la maison.
Dans mes sabots, pour moi, un petit paquet seulement. J’arrache le papier cadeau. Je comprends pas tout de suite. Un livre, avec une couverture moche à bandes bleues et rouges, marqué : FRANÇAIS-ANGLAIS ENGLISH-FRENCH LAROUSSE. Un dictionnaire d’anglais ! Mon seul cadeau. J’ai rien dit. La rupture était consommée. Pas de pardon. J’ai compris que j’étais un cancre, un banni des jouets, un exilé des cadeaux, un morfondu des fêtes. Maman a écrit mon nom à l’intérieur du livre et la date : 1953, j’ajoute à l’encre bleu-noir de mon écriture maladroite : “Noël”.
Le 29/11/2020
Je m’étonne toujours d’entendre je vous promets au lieu de je vous assure. Tanguy dans le film éponyme, dit à ses parents : « Je vous aime, je vous promets. » Les exemples à la télévision de la mauvaise utilisation du verbe promettre sont légion.
Promettre : s’engager verbalement ou par écrit à faire, dire, donner quelque chose. Promettre une récompense. Laisser espérer pour l’avenir. Familièrement, assurer qu’une chose sera.
Promettre l’amour s’est donc s’engager à en donner. C’est-à-dire plus tard. Tanguy aurait pu dire : je vous assure de mon amour ou plus familièrement, je vous aime et je vous aimerai toujours.
Mais non, maintenant on promet. Pourquoi ce glissement de sens que, semble-t-il, personne ne ressent ? Il est bien plus facile de promettre que d’assurer. Et ne parlons pas d’assumer ! La promesse laisse un doute. Des fiançailles avec le mariage au bout, peut-être. Si tout va bien, si je ne suis pas tué à la guerre ou si je ne rencontre pas mieux. La promesse n’est pas sure.
Est-ce une marque de modernité que de douter ainsi de ce qu’on veut assurer dans le présent, pour le reporter dans l’avenir ? On dit facilement : Je te promets que tout va bien. C’est autre chose que : Tout va bien. Tout simplement. On se dit que ce n’est pas sûr, que ça cache quelque chose. Le je te promets, est faux cul.
La promesse relève des probabilités, comme le risque. N’entend-on pas dire jusqu’à l’écœurement, que le risque zéro n’existe pas ? La promesse dans le domaine des sentiments, réalisée à 100%, n’existe pas non plus.
Faut-il croire que le progrès porte en lui-même, l’assurance d’un avenir meilleur ? Ou que notre intelligence, devenue supérieure à celle de nos aînés, nous permet de douter de tout. Que des complots visent à troubler notre avenir et, que ce qui nous semble certain maintenant, n’est en fait qu’une promesse ? Malgré nous, sans le savoir, le doute s’insinue partout.
Rien n’est sûr comme l’amour dans l’instant. Nous le sentons vibrer dans notre corps, dans les circonvolutions de notre cerveau. Mais il est en effet prudent en la matière, de promettre au lieu d’assurer, car l’amour quoi qu’on dise, n’est pas garanti pour une durée déterminée, comme une machine à laver.
Donc promettons, il en restera toujours quelque chose. Ne serait-ce que du ressentiment.
Le 07/11/2020
La Constitution de la République française indique dans son préambule : « Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’homme et à la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration de 1789… ». Que dit cette déclaration vis-à-vis de la liberté d’opinion et d’expression ?
« Article 10 : Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi.
Article 11 : La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas définis par la loi. »
La loi ! Tout est dit. Si c’est la loi des hommes, malgré ses imperfections, on peut y souscrire, mais si c’est la loi de Dieu ? Si on y croit, elle est au-dessus de tout. Il y a donc contradiction manifeste entre respecter une religion et respecter la loi républicaine, puisque par essence, la religion est au-dessus des lois humaines. L’Islam résout la contradiction en incluant la loi dans la religion. Problème, on ne peut plus changer la loi.
En France les différents régimes ont essayé de s’accommoder de cette aporie. Les rois, par le droit divin. Ils tiennent leur autorité de Dieu, donc ils font ce qui leur plaît. Mais les Lumières s’interrogent. Voltaire dans le Dictionnaire philosophique, sur la liberté de penser dit : « Si les premiers chrétiens n’avaient pas eu la liberté de penser, n’est-il pas vrai qu’il n’y eût point de christianisme ? » Sur la tolérance : « Un roseau couché par le vent dans la fange, dira-t-il au roseau voisin couché dans un sens contraire : – Rampe à ma façon, misérable, ou je présenterai requête pour qu’on t’arrache et qu’on te brûle ? » Et sur la loi : « Il n’y a aucun bon code dans aucun pays. La raison en est évidente ; les lois ont été faites à mesure, selon les temps, les lieux, les besoins, etc. Quand les besoins ont changé, les lois qui sont demeurées sont devenues ridicules. »
La Révolution, qui a décapité le Roi, truchement de Dieu, se dote d’un Être suprême tout à sa botte (Hymne à l’Être suprême de 1792) :
« Il flétrissait les fleurs du jardin de la vie
Ce sophiste orgueilleux dont la doctrine impie
Comme un jeu de hasard regardant l’univers
Nous présente les cieux déserts (bis)
Le peuple a rejeté ce désolant système ;
Il porte ses pensées vers un être suprême ;
Il proclame ce jour, il chante ses bienfaits :
Le Dieu de la Nature est le Dieu des Français »
Sans aller jusqu’à supprimer Dieu par décret, comme le voulait le peintre Courbet pendant la Commune de Paris, la République laïque a cru divorcer de Dieu par la loi. « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses », on sent bien que le législateur redoutait des difficultés d’application.
Tant qu’on n’aura pas reconnu une fois pour toutes, que Dieu n’est pas du domaine public – c’est la laïcité – les religions poseront toujours de graves problèmes. Elles sont envahissantes par nature. Les croyants devraient suivre Jésus quand il dit : « Il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » Ce qui signifie, peu m’importe la politique, mon Royaume n’est pas de ce monde. Et la croyance n’est pas obligatoire, comme la vaccination.
Certains grands scientifiques ont réussi le pari, de séparer leur foi du monde réel. L’abbé Georges Lemaître, l’inventeur du Big bang, en est un bon exemple.
Le 26/10/2020
Pour ceux qui aiment les romans d’anticipation, « Le printemps des couples » nous promène dans un monde apocalyptique. Tout est robotisé et fonctionne de manière aléatoire sous l’empire et la fantaisie de l’intelligence artificielle. Les grandes religions se sont alliées pour gouverner et priver les humains de liberté. Un strict apartheid homme-femme interdit toutes relations hétérosexuelles. Les bébés sont fabriqués à la demande en laboratoire.
Un scientifique candide et une femme mystérieuse s’aiment et se détruisent, dans un chaos révolutionnaire doublé d’une guerre civile. Le système politique s’effondre et la civilisation technologique se délite.
« Le printemps des couples » aux éditions CHAPITRE.COM, est en vente en librairies ou sur internet.
Le 11/10/2020
Sculpture en bois de cerisier (28 cm) socle en acajou, que j'ai réalisée pendant le confinement, avril mai 2020.
Une femme serre un enfant contre son sein dans un mouvement enveloppant, protecteur et possessif. Elle approche ses lèvres pour l’embrasser près de l’oreille. L’enfant, le regard lointain, ouvre de grands yeux. Il regarde l’avenir. La femme et l’enfant sont nus. L’une toute entière mère charnelle, heureuse et sensuelle, l’autre, indifférent dans la chaleur et la sécurité, se laisse porter dans un rêve de miel et de lait, vers l’inconnaissable qui ne l’intrigue pas encore.
Le 13/09/2020
L’année 2020 méritait, d’après les prévisions des astrologues, une note de 20/20. Une année exceptionnelle où l’humeur serait joyeuse, l’industrie florissante, le commerce profitable et l’agriculture bretonne fonnuz. Ben non !
J’ai trouvé (en fait c’est mon épouse) une explication. Elle est donnée par le Tour de France, vu d’hélicoptère par les prés et les bois. Voici pourquoi. Dans un champ fraîchement moissonné, des agriculteurs ont dessiné avec des bottes de paille : « Vive le tour 2020 ». Mais écrit de telle manière qu’on lit d’abord : Vive le tour ZOZO. ZOZO ou 2020 c’est graphiquement pareil, écrit au tracteur avec des round-ballers.
La logique paysanne applique au tour de France, l’impression majeure de cette année. Il nous semble que tout est zozo. C’est-à-dire sans logique, un peu fou, irréel. Mais d’où vient-il ce vocable ? Zozo, zoziau, oiseau en langage enfantin, naïf, voire niais, irresponsable. On disait (peut-être encore le dit-on), c’est un drôle d’oiseau ce type, un zozo. Ne pas confondre avec Bozo le clown, bien que parfois, chez certains chefs d’état, la distinction soit difficile. L’impression de malaise, de sourde inquiétude, d’irréalité nous gagne, en écoutant leurs discours dont on se demande si, tel Bozo, ils ne se moquent pas de nous, d’eux-mêmes, ou du sens commun. Nos dirigeants des clowns ? Non, pas tous mais des zozos sans aucun doute.
Le petit oiseau bleu qui gazouille en 280 notes, est bien le symbole des zozos. L’outil idoine pour dire avant de réfléchir et pour effacer ce qu’on vient de dire, après les réflexions des autres. L’idéal pour faire passer une ignominie sans le faire exprès. Une sommité qui tweete prend le risque de passer pour un zozo. Elle s’en moque généralement, la démagogie ne craint pas le ridicule (et ceci est un propos démagogique !).
Jamais aucun tweet ne vaudra la dépêche d’Ems, espérons-le. Puis, le deux septembre 1870 à Sedan, Napoléon III capitulait devant les Allemands. Cent cinquante ans et deux guerres mondiales après, la commémoration auraient bien mérités un tweet de notre président.
Zozos de tout pays unissez-vous !